Une scène peut en cacher une autre... (Capture d'écran France 3 Languedoc-Roussillon)

Ultras : de Casti à Julien, Me Corbier constate une ''justice à deux vitesses'' !

Huit mois ferme, avec aménagement de peine. C'est la condamnation à laquelle Julien, le supporter montpelliérain interpellé à Rodez en marge de la Coupe de France, a été condamné au bout de 3 journées expéditives. Pendant que Casti attend toujours la justice, 16 mois après avoir perdu son œil, suite à un tir de Flash-Ball...

Aussitôt interpellé, aussitôt condamné ! Julien, le supporter de Montpellier qui a été accusé d'avoir blessé un policier à Rodez, en Coupe de France, avec un jet de cailloux, a été « détruit », selon les mots d'un porte-parole de la Butte Paillade 91. « Détruit » en trois jours par 48h de garde à vue, un mandat de dépôt et un procès en bonne et due forme qui s'est déroulé aujourd'hui, devant le tribunal correctionnel de Rodez. Lequel a rendu sa sentence implacable : 18 mois de prison, dont 8 ferme, assortis d'un aménagement de peine.

Une célérité et une sévérité qui étonnent. Parce qu'elles tranchent radicalement avec l'affaire Casti, toujours en cours, 16 mois après les faits. Me Michaël Corbier, qui plaidait aujourd'hui pour Julien, peut en parler : membre du cabinet Phung défenseur de Casti, ce jeune supporter montpelliérain qui a perdu un œil suite à un tir de Flash-Ball, l'avocat ne peut que constater, au micro de Médiaterranée, la réalité d'« une justice à deux vitesses ». Et ce, au-delà du casier judiciaire de Julien, qui, soulignons-le ici, avec toutes les précautions d'usage, ne comprend ''que'' des faits en lien avec ''son'' activité de ''supporter''.

La réaction de Me Corbier

« Effectivement, il y a une justice à deux vitesses. Le choix même de la comparution immédiate pour juger ce jeune garçon aujourd'hui, c'est un choix politique, un choix de politique pénale, pour rassurer l'opinion publique. Ces débordements de supporters sont toujours sous le feu de l'actualité, en tout cas les médias les relayent, ce qui est naturel, donc il faut une réponse pénale immédiate !

A l'inverse, dans le dossier Castineira, il n'y a toujours pas de mise en examen ! On sait que Castineira a été victime d'une bavure policière... On sait maintenant de façon sûre, puisque le rapport d'expertise a été rendu il y a quelques temps, que c'est bien un tir de Flash-Ball qui a atteint directement l’œil ! Et pour autant, les conclusions médico-légales ne suscitent aucune réaction de la part de la justice, c'est à dire qu'il n'y a aucune mise en examen... Et Castineira qui a perdu un œil, attend toujours que quelqu'un, quelque part, vienne lui demander pardon et s'excuser auprès de lui... Donc, effectivement, il y a une justice à deux vitesses : il y a une justice qui veut faire passer un message à un moment et qui se garde bien de faire passer un quelconque message dans un autre cas ! »

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