l’implantation de l’établissement à proximité du Mucem a été vivement contestée... (DR)

Marseille: Jean-Claude Gaudin défend bec et ongles le projet de casino

Le projet de construction d’un casino dans la cité phocéenne continue à alimenter la polémique en pleine campagne des municipales. L’implantation de l’établissement à proximité du Mucem a été vivement contestée.  

Trouvez-moi une déclaration de Gaudin" indiquant "qu'on ferait le casino devant le Mucem... Il n'y en a aucune! Il n'y aura pas de casino devant le Mucem", a lancé le maire à l'attention de son opposant socialiste, Patrick Mennucci, candidat aux municipales.

Le conseil était pourtant saisi d'un rapport signé de M. Gaudin, citant une étude préliminaire qui avait "permis de cibler" comme implantation du futur casino le site du J4, l'ancien hangar à bateau où a été inauguré en juin le Musée des civilisations d'Europe et de Méditerranée (Mucem), un site en bord de mer visité depuis par 1,5 million de personnes.

Une pétition "du collectif de défense du J4" qualifiant ce projet de "contresens humain, culturel et urbain" qui "détruirait la magie et l'attractivité" de cet "ensemble littoral" avait recueilli 19.000 signatures lundi matin. Ses représentants l'ont remise aux responsables des groupes municipaux avant la tenue du conseil.

Le maire de Marseille a cependant reconnu qu'il avait "changé d'avis" sur la création d'un casino en tant que tel, auquel il a longtemps été opposé. "C'est M. Muselier (son ancien premier adjoint, aujourd'hui simple conseiller municipal, ndlr) qui m'a convaincu de l'intérêt financier de notre ville d'accepter un casino. (...) Serions-nous plus bêtes qu'à Lyon ou Lille...? (...). Pourquoi nous priverions-nous de ressources éventuelles? (...) Et s'il y a 25 ans, on pouvait voir arriver dans les casinos des gens de style Carbone et Spirito (célèbres figures du milieu marseillais d'avant-guerre, ndlr), c'est n'est plus le cas aujourd'hui", a poursuivi le maire de Marseille, justifiant aussi son choix par "l'expansion touristique" de la ville.

M. Mennucci a moqué ce revirement "opéré subitement" et estimé que le sujet du casino aurait dû être traité lors de la future campagne municipale plutôt qu'en conseil. Il s'est opposé "au principe même" d'un casino "qui incite des gens très modestes à jouer", mis en garde contre les risques de blanchiment d'argent "dans une ville touchée plus que la moyenne par l'économie souterraine" et remis en cause sa rentabilité économique, notamment parce que les croisiéristes, l'une des cibles visées par ce projet, "ont déjà des casinos à bord de leurs bateaux" et en raison de l'avenir incertain de "l'économie du jeu".

Le conseil a néanmoins voté un texte autorisant la mairie à lancer une délégation de service public pour désigner l'opérateur du casino.

Reste à déterminer le lieu d'implantation. "Nous pensons que ce pourrait être sur le J1 (autre ancien hangar à bateaux, sur le site du port de Marseille, ndlr) ou dans l'ancien siège de la compagnie SNCM qui intéresse un groupe hôtelier", a indiqué Yves Moraine, chef de file du groupe UMP, évoquant la création de 200 emplois et de 5 à 10 millions de recettes fiscales annuelles.