Algérie. La « mafia politico-financière » est à la manœuvre. Le candidat Bouteflika est déjà élu

Le président Abdelaziz Bouteflika annonce sa candidature à un 5ème mandat. Atteint d’un AVC en 2013, lourdement handicapé et ne pouvant apparaître en public, le chef de l’Etat en exercice présente sa candidature à travers un long message à la nation.

Dans ce texte, il dresse son bilan et promet une conférence nationale pour des réformes constitutionnelles. Bouteflika évoque la paix revenue dans le pays après les centaines de milliers de morts de la décennie noire. Il attribue cette situation à l’adoption de la loi de « grâce amnistiante » (juillet 1999) et de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale » (référendum du 15 août 2005). Il rappelle les progrès dans le secteur du logement ainsi que la réalisation d’infrastructures de transport dans les grandes villes. Reconnaissons que c’est là, une réalité.

Sauf que les islamistes intégristes qui ont ravagé le pays s’en sortent à très bon compte. Les « repentis » sont généreusement aidés à leur retour. Nombre d’entre eux pavoisent et continuent à menacer ! La société a été abandonnée à des charlatans obscurantistes, l’intolérance gagne du terrain dans tous les domaines. Le religieux prime sur tout, dicte le comportement, met à l’index, interdit la liberté de penser. Le pouvoir a livré la société aux islamistes. Ils y règnent en maîtres. Tout comme ils protègent leurs affaires juteuses dans le commerce de gros.

Les dégâts sont considérables. Il revient à la jeunesse algérienne d’en prendre conscience, de résister et de freiner cette terrible régression. Il faut que les jeunes puissent enfin profiter de cette paix obtenue aux prix de lourdes concessions aux islamistes.

En se portant candidat malgré de graves empêchements physiques, Bouteflika veut tout simplement mourir au pouvoir. On peut le comprendre. Reste que les choses ne sont pas aussi simples. Dans la réalité, sa candidature est un compromis entre les clans qui se partagent le pouvoir et tout ce qui l’accompagne, les privilèges, les rentes et les protections de toute nature, dans le monde des affaires, dans la haute administration, dans les services de renseignements, dans l’armée.

Cette « mafia politico-financière » qui fait le malheur de l’Algérie depuis des décennies n’est pas parvenue à s’entendre sur une autre candidature. Alors, elle pousse en avant un président en exercice, malade et affaibli. Peu lui importe son état de santé, peu lui importe que le pays soit raillé sur la scène internationale. Seuls comptent ses intérêts.

Une chose est sûre : le candidat Bouteflika sera élu haut la main, avec un score du tonnerre. Il aura les suffrages assurés par une réelle popularité. Les manipulations, la démagogie, la corruption et la fraude apporteront le reste pour barrer la route à tout autre candidat.

Reste à patienter et à espérer… Le temps viendra où cette mafia devra affronter la véritable compétition politique et rendre enfin des comptes aux Algériens. C’est inévitable. Cette supercherie aura une fin. La libération de l’Algérie est un combat inachevé. Il reste à mener une autre bataille pour la libération démocratique.