Le prix des fruits et légumes sont en baisse sur les marchés, le grand soulagement des ménages

Algérie. Les ménages respirent, les prix des fruits et légumes sont en baisse

C’est la bonne nouvelle de la période post-Ramadan : après d'une flambée insupportable sur les marchés, les prix sont à la baisse au grand soulagement des ménages algériens dont les bourses ont été vidées.

La presse locale ne manque pas de commenter cette belle surprise en apportant quelques explications. «Même la star de la table algérienne, en l'occurrence la pomme de terre, est revenue à des prix abordables. Le kilogramme est cédé entre 60 et 80 dinars, soit la moitié de ce qu'elle coûtait durant le mois sacré du Ramadhan », note le quotidien l’Expression.

Selon cette même source, le poulet s’écoulerait à présent à 280 dinars le kg, contre quasiment le double il y a quelques semaines. Tandis que la viande rouge « reviendrait à son niveau habituel, à partir de 1100 dinars le kg »,  précise le journal.

Le quotidien El Watan, cite pour sa part l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), dont le point de vue est légèrement nuancé. «Nous sommes un peu rassurés. Les indicateurs sont réconfortants au vu de la baisse quotidienne des prix de certains produits et de leur abondance, mais le marché national est perturbé et imprévisible, et il peut réserver des surprises à tout moment, c’est ce que nous avons vécu par expérience», commente son président Mustapha Zebdi.

Autre satisfaction des ménages, les produits jusque-là sous tension, tel que l’huile de table, la semoule et le lait en sachet, sont à nouveau largement disponibles.

« Ils remplissent les étals, faisant fièrement face aux clients. Ces derniers s'étonnent de les trouver en abondance alors que les commerçants assurent que ces produits de première nécessité ne trouvent presque plus preneur », signale même l’Expression.

Comment s’explique cette baisse surprise qui apporte une bouffée d'oxygène ? La chute de la demande post Ramadan est bien entendu le premier facteur. Mais cela n’est probablement pas suffisant pour dissuader les réseaux de commerçants véreux rodés aux pratiques de stockage et de « régulation » spéculative de la distribution en lien avec les barons de l’économie informelle.

La criminalisation des actes de spéculation a sans doute produit son effet, elle est dissuasive. La loi prévoit désormais la perpétuité pour ces délits.

L’approvisionnement des ménages, un dossier tout compte fait très politique, est pris en charge au sommet de l’Etat. Il fait l’objet de directives du président Tebboune en personne. On parle de « sécurité alimentaire », d’organisation des circuits de distribution et de mesures incitatives sur toute la chaîne, seule issue pour briser la spirale spéculative.

« La nouvelle Algérie est-elle en marche? », s’interroge l’Expression, publication très proche du pouvoir.

La question mérite en effet d’être posée. Les Algériens sont abandonnés au bon vouloir de la pègre qui accumule des richesses dans le secteur commercial depuis des décennies.

Reste qu’il n’est sûrement pas d’Algérie « nouvelle », sans liberté d’opinion, de pensée et d’expression.