Des centaines de mineurs étrangers errent dans les rues de Marseille

Ils arrivent de pays en feu, là où la guerre déchire les territoires et les populations, ou là où les vies se consument à l’ombre de dictatures… des mineurs trouvent refuge à Marseille au bout d'itinéraires longs et éprouvants. Des cavales désespérées pour cueillir des brins d'espoir sur des chemins incertains.

Saliew, 16 ans, dont les propos sont rapportés par l’AFP, dit avoir fui son pays deux années plus tôt après la mort de son père, tué dans un coup d’Etat, avant de vivre le cauchemar en Libye. Il est alors jeté en prison, violé et torturé, raconte-t-il. Il se retrouve dans la ville de Briançon (Hautes-Alpes) après des heures de marche dans la montagne.

Grâce à un collectif de militants, une soixantaine de mineurs et une centaine d'autres migrants avec de jeunes enfants vivent depuis le 18 décembre dernier dans une bastide vide de deux étages, appartenant au diocèse.

« Quand on se croit arrivé et qu'on pense qu'on n'est plus obligé de mobiliser toutes nos ressources pour tenir le coup, on lâche, et certains sont profondément découragés », souligne Anne Gautier, membre de RESF (Réseau éducation sans frontière), citée par l’AFP. « On n'accepte pas que des enfants soient à la rue alors qu'ils ont des droits », martèle-t-elle,

La loi impose en effet au département d'offrir un accueil provisoire d'urgence --à l'hôtel notamment-- à tout migrant se déclarant mineur non accompagné (MNA), en attendant son évaluation. Mais en théorie seulement, car une centaine de mineurs en attente de cette procédure errent actuellement dans les rues de Marseille.

Le tribunal administratif a d’ailleurs condamné à plusieurs reprises le département à des astreintes journalières pour avoir manqué à ses obligations.

Les mineurs non accompagnés pris en charge par la collectivité sont aujourd'hui plus de 800, contre 577 en 2017. Quelque 600, qui n'ont pas encore été évalués par les services compétents, s'ajoutent à ces chiffres, selon l’AFP.