les Frères ont poussé des centaines de militants à l'affrontement avec les forces de l'ordre malgré le carnage prévisible... (Xinhua)

Etat d’urgence en Egypte où les islamistes optent pour la stratégie du pire

Déterminés à sacrifier un maximum de « martyrs », les islamistes affrontent les forces de l’ordre venues les déloger des places occupées depuis six semaines mercredi 14 août. Les témoins décrivent des scènes d’horreur, des vidéos circulent montrant des cadavres alignés dans les mosquées.

Le vice-président, Mohamed El-Baradaï a démissionné en signe de protestation contre l’ampleur de la répression. Le pouvoir a décrété l’état d’urgence pour une durée d’un mois et ordonné à l’armée de rentrer en scène aux côtés de la police. Ces mesures s'appliquent au Caire et aux provinces de Guizeh, d'Alexandrie, de Beni Sueif, de Minya, d'Assiout, de Sohag, de Beheira, du Nord et du Sud-Sinaï, Suez et Ismailia.

Selon des informations communiquées vers 21 h (heure locale) les islamistes ont attaqué un commissariat non loin des pyramides et ont exécuté tous les policiers présents sur les lieux. La télévision égyptienne a par ailleurs diffusé des images de civils encagoulés et armés qui livraient bataille à balles réelles derrière des barricades. Des stocks de minutions auraient été découverts dans des caches, prêts à l’emploi.

Le vice-président égyptien, le Prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei, a annoncé avoir présenté sa démission au président par intérim. « Il m'est devenu difficile de continuer à assumer la responsabilité de décisions avec lesquelles je ne suis pas d'accord », a-t-il écrit dans sa lettre au président, Adly Mansour.

Le ministère de la santé égyptien fait état d'au moins 149 morts dans tout le pays, alors que l'AFP avance le nombre de 124 manifestants pro-Morsi tués sur la seule place Rabiya Al-Adawiya. Ce bilan ne tient pas compte des morts éventuels des autres rassemblements au Caire, ni de ceux d'autres affrontements en cours dans le pays.

Les Frères musulmans évoquent de leur côté le chiffre de 500 morts et au moins 10 000 blessés. Un caméraman de Sky News, Mike Deane, a été tué par balle, rapporte la chaîne britannique.