Le Conseil de sécurité adopte enfin une résolution en faveur de « trêves et de couloirs humanitaires »

Le Conseil de sécurité adopte enfin une résolution en faveur de « trêves et de couloirs humanitaires »

Après 39 jours de guerre et une série de tentatives avortées, les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont finalement trouvé un compromis mercredi 15 novembre en votant une résolution, avec 12 voix pour, trois abstentions, appelant à des « trêves et des couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants » dans la bande de Gaza. 

L'objectif est de permettre à l'aide humanitaire d'atteindre les civils, soumis à un blocus et à un pilonnage constant depuis le 7 octobre. Le texte, proposé par Malte, aborde uniquement la situation humanitaire et rappelle aux quinze États membres l'importance de respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne la protection des civils, en particulier des enfants. 

La Russie estime que le texte ne va assez loin

Il exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d'autres groupes, en particulier les enfants. Douze États ont voté en faveur de cette résolution, trois se sont abstenus : la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni. 

Pour ces deux derniers, l'absence de mention des attaques du Hamas est rédhibitoire. De son côté, la Russie estime que le texte ne va pas assez loin : « C'est honteux que le Conseil, qui dispose d'outils puissants et uniques, n'arrive qu'à un appel si faible », a commenté l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, qui proposait un amendement alignant la résolution sur celle de l'Assemblée générale des Nations unies, qui demande une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, aboutissant à la cessation des hostilités »

Un constat partagé par l'ambassadeur palestinien Riyad Mansour, selon lequel le Conseil de sécurité aurait dû « appeler à un cessez-le-feu maintenant »

La France, qui a voté en faveur de la résolution, a exprimé sa satisfaction quant à l'adoption du texte, à travers son ambassadeur aux Nations unies, Nicolas de Rivière : « La France se félicite de l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution sur la situation humanitaire à Gaza. Le Conseil doit maintenant travailler sur un texte exhaustif », a réagi Nicolas de Rivière sur son compte X (ex-Twitter). 

Israël pourrait bien ignorer la résolution comme à son habitude

Quels effets sur le terrain peut-on attendre d'une telle résolution, dont le choix des termes a été au centre de débats houleux entre des États membres extrêmement divisés sur ce conflit ? 

Bien que cette résolution soit contraignante de prime abord, Israël peut tout à fait l'ignorer, comme il l'a déjà fait à de nombreuses reprises dans l'histoire face aux demandes de l'ONU. 

L'autre point d'achoppement réside dans la formulation très floue du « nombre de jours suffisants » pour la trêve, une brèche que l'armée israélienne pourrait utiliser pour justifier la poursuite des bombardements. 

« Il faut que ce soit suffisamment long pour nous permettre de mobiliser les ressources une fois que nous aurons suffisamment de carburant pour fournir à la population ce dont elle a besoin », a répondu Stéphane Dujarric, le porte-parole de le secrétaire général de l'ONU, cité par l'AFP.