Conseil de sécurité de l'ONU: "Un génocide a eu lieu à Srebrenica."  (Samatha Power)

Malgré la Russie et la Serbie, la Résolution de Srebrenica enfin adoptée

Jan Eliasson, adjoint de Ban-Ki Moon. s'est exprimé devant le Conseil de sécurité, au sujet de la Bosnie-Herzégovine, déclarant: "Le génocide de Srebrenica est un des chapitres les plus noirs de l'histoire".
 
L'ONU, pas plus aujourd'hui qu'il y a vingt ans, ne parvient à assumer son devoir de mémoire. Pourtant les initiatives anglo-américaines s'attachent à marquer dignement les 20 ans du massacre de 8372 habitants de la région, en majorité bosniaques, par un vote de la Résolution qui qualifie officiellement de génocide, ce massacre d'une ampleur inédite en Europe, après ceux de la Deuxième guerre mondiale.
 
Les autorités belgradoises se sont empressées d'adresser au Conseil de sécurité une véritable menace en exigeant de renoncer au vote du contenu qualifié d' anti-serbe et qui, selon elles, réactiverait les tensions jamais éteintes aux Balkans. Milorad Dodik, le chef du gouvernement de République Serbe de Bosnie-Herzégovine a averti les puissances mondiales, d'une très possible dissolution de l'État et de ses deux entités opposées. Repoussée une dizaine des fois, la résolution fut enfin votée, dans une ambiance tendue et lourde.
 

Veto russe...

 
Les Russes, membres permanents du Conseil de sécurité, ont opposé leur veto à la Résolution. La Chine, le Venezuela, l'Angola et le Nigeria se sont abstenus. L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a fait montre d'une incroyable hypocrisie en  demandant d'abord une minute de silence pour les victimes de Srebrenica "soumises aux atrocités de tout genre", pour ensuite prétendre paradoxalement que l'élaboration d'une telle résolution n'est pas possible, et que le projet du texte serait "non constructif, agressif et politiquement motivé".
 
Ce à quoi Peter Wilson, l'ambassadeur de la Grande Bretagne à l'ONU, a rétorqué : "Le texte reconnaît qu'il y a eu des victimes des deux côtés et ne lie pas les crimes de Srebrenica aux Serbes. La réconciliation doit être basée sur une reconnaissance des faits. Un génocide a eu lieu à Srebrenica. C'est un fait légal, pas un jugement politique".
 

Le Génocide reconnu en 2007...

 
Les assassinats programmés et massifs des habitants de l'enclave Srebrenica, enclave protégée par les forces internationales de l'époque, ont été qualifiés de génocide par la Cour internationale de justice, la plus importante institution judiciaire de l'ONU, en 2007 et Samatha Power, ambassadrice des États-Unis n'a pas omis de souligner "encore une tache dans l'histoire mouvementé du Conseil de sécurité." Tandis que son collègue français François Delattre a déclaré : "Un tel sujet mérite l'unanimité du Conseil".