Sans langue de bois et travailleur, la méthode Belmadi est prise en exemple pour corriger les autres secteurs du pays.

Qui est Djamel Belmadi, le ministre du bonheur algérien?

Le football est un sport d’équipe, mais le succès d’une équipe peut parfois être dû à la touche d’un seul homme. C’est ce qui s’est passé avec l’équipe nationale algérienne qui, après un passage à vide, connait une nouvelle dynamique depuis l’arrivée de Djamel Belmadi à la tête de la sélection des verts.

Originaire de Mostaganem, il a gagné le coeur des algériens grâce à sa franchise et sa rigueure

De nature réservée, on ne connait pas grand-chose sur la vie personnelle du ministre du bonheur algérien. Djamel Belmadi est né le 25 mars 1976 à Champigny-sur-Marne, dans une banlieue parisienne en France. Ses parents, d'origine algérienne, sont natifs de Aïn Tedles dans la wilaya de Mostaganem. Il se marie en 2007 à une franco-algérienne. De cette union naitront deux garçons, Adam et Ryan. La famille vit actuellement au Qatar.
Au delà de ses succès sportifs, la personnalité de Djamel Belmadi a également contribué à façonner sa notoriété. Passionné, exigeant et tonton flingueur lors de ses conférences de presse, le sélectionneur algérien a su conquérir le cœur des fans. En effet, sans langue de bois, Djamel Belmadi n'hésite jamais à remettre certains journalistes à leur place quand ces derniers dépassent leurs prérogatives. On pense également au jour où il a écarté l'attaquant Andy Delort de la sélection, car ce dernier voulait privilégier son nouveau club (OGC Nice). La rigueure et la franchise de Djamel Belmadi ont été autant de qualités qui ont fait de lui une des personnalités préférées des algériens.

Belmadi le joueur: une carrière honorable même s'il n'a pas été le joueur du siècle

Qu’on se le dise tout de suite, Belmadi n’a pas été le joueur du siècle. Néanmoins, il a eu une carrière honorable où il a connu le championnat français, espagnol, anglais et qatari. Il débute sa carrière en jouant au * PSG,* Martigues, l’As Cannes et au Celta Vigo, en Espagne. Mais c’est en revenant à Marseille en 2000, après avoir été prêté plusieurs saisons auparavant, que Djamel Belmadi se fait connaitre au yeux du grand public. Lors de la saison 2000-001, il est le maitre à jouer de l'OM et contribue activement au maintien de son équipe au sein de l’élite française. Les deux saisons suivantes, n'arrivant pas reproduire ses bonnes performances, il quitte la cité phocéenne après 3 années passées au club. Il signe successivement à Manchester City(Angleterre), Al Ghafara (Qatar), Al Kharithiyath(Qatar), Southampton (Angleterre), puis revient finir sa carrière à Valenciennes en France.

En parallèle de sa carrière en club, il porte les couleurs de l’équipe nationale algérienne durant quatre ans. Lors de cette période, il jouera la coupe d’Afrique de 2004 en Tunisie sous les ordres de Rabah Sadaane. L’équipe atteindra les quarts de finale et sera éliminée par le Maroc après prolongation 3-1. Belmadi a également défrayé la chronique lorsqu'il avait jeté son maillot après son remplacement lors du match Egypte-Algérie, match que les fennecs avaient perdu 5-2. Côté distinctions, le natif de la banlieue parisienne a remporté le ballon d’or algérien en 2001.

Belmadi l’entraineur: un succès immédiat

Des la fin de sa carrière de joueur en 2009, Belmadi se convertit aussitôt en entraineur. Il débute avec l’équipe qatari de Lekhwiya où il remporte quatre titres de champion et trois Coupes. Il dirige également la sélection nationale qatari B. Après une victoire en Coupe d'Asie de l'Ouest en janvier 2014, il est nommé à la tête de la sélection A du Qatar et remporte la Coupe du Golfe la même année face à l'Arabie Saoudite à Riyad. La fédération algérienne fait appel à ses services en 2018, après une campagne africaine complètement ratée. L’effet est immédiat, en à peine un an, le nouveau sélectionneur algérien redonne vie aux fennecs et impose une rigueur de fer. Élu meilleur entraîneur de l’année en 2019, il réussit à remporté en Egypte la coupe d'Afrique des nations 2019. Le second trophée majeur remporté par le football algérien après la CAN de 1990 organisée en Algérie.

Mais le succès a ses limites qu'il faut savoir dépasser

Archi favori de son groupe (Cote d'Ivoire-Sierra Léone-Guinée Equatorial), et prétendant à sa propre succession pour le sacre final, l'Algérie connait actuellement une sacrée désillusion. Après deux journées, les fennecs pointent à la dernière place avec 1 point et zéro but marqué. Tenue en échec par la Sierra Léone 0-0 et battue par la Guinée Équatoriale 1-0, mettant ainsi fin a une série de 35 matchs sans défaite, l'Algérie aura fort à faire lors de la dernière journée contre la Cote d'Ivoire où elle devra impérativement gagner si elle veut poursuivre l'aventure. Au delà des résultats, c'est surtout le jeu proposé par les verts qui inquiète. Fébrile défensivement et inefficace offensivement, le sélectionneur algérien devra vite trouver une solution pour redynamiser son équipe et donner plus d'animation.

Surnommé le ministre du bonheur, Belmadi représente un idéal algérien, une politique réussie que la bonne personne est à la bonne place. Malgré la défaite surprise contre la Guinée Equatoriale et une potentielle élimination au premier tour de la coupe d'Afrique, le sélectionneur des verts semble avoir acquis assez de capital sympathie pour que le peuple algérien le soutienne encore. Sans langue de bois et travailleur, la méthode Belmadi est prise en exemple pour corriger les autres secteurs du pays.