Les touristes de plus en plus indésirables dans les grandes villes de la Méditerranée

Les touristes sont de moins en moins tolérés dans de nombreuses villes de la Méditerranée, en Espagne, en Italie, en Croatie, sur les destinations habituellement très prisées. Les habitants expriment ouvertement exaspération et colère, invoquant, entre autre, la hausse des loyers qui les oblige à déménager.

"Plus jamais un été comme celui-ci", "Pas de touristes dans nos immeubles", "Vous n'êtes pas les bienvenus", lisait-on samedi 12 août sur des pancartes, lors d'une manifestation d'habitants sur la plage, à Barceloneta, rapporte l’AFP.

Selon cette même source, une organisation d'extrême gauche aurait stoppé un bus de touristes à Barcelone au début du mois pour enduire son pare-brise de peinture.

Des manifestations ont également eu lieu à Palma de Majorque, aux îles Baléares.

"Je n'aurais jamais cru devoir prendre la défense du secteur touristique espagnol", une activité qui génère 11% de la richesse du pays, s'est récemment indigné le chef du gouvernement Mariano Rajoy.

"Le tourisme n'est pas l'ennemi", assure Taleb Rifai, secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), basée à Madrid.

Selon cet organisme des Nations unies, un emploi sur dix dans le monde est lié au secteur touristique, qui représente 10% du PIB mondial.

De 1995 à 2016, le nombre de voyageurs internationaux est passé de 525 millions à plus de 1,2 milliard grâce notamment aux compagnies aériennes low-cost et aux visiteurs des marchés émergents comme la Chine, l'Inde et les pays du Golfe.

1000 euros par mois de loyer à Lisbonne...

Le seuil de tolérance a été, semble-t-il, dépassé sur certaines destinations, notamment la ville-forte de Dubrovnik, en Croatie. Les files d’attentes se rallongent sous le soleil à l’entrée de la vieille ville. Les autorités tentent de limiter les escales de paquebots de croisière.

A Venise, où débarquent plus de 20 millions de visiteurs par an, les autorités envisagent d’installer un système de réservations pour accéder à la place Saint-Marc aux heures de pointe. Le pique-nique par terre ou la plongée dans la lagune sont passibles d’une amendes de 500 euros.

A Lisbonne, la multiplication d'appartements touristiques a fait grimper en flèche les prix du logement dans le vieux quartier d'Alfama, rapporte l’AFP.

"Aujourd'hui, à Alfama, il est difficile de trouver un loyer de moins de 1.000 euros par mois, un montant énorme pour un Portugais dont le salaire est souvent inférieur à cette somme", a déclaré Maria de Lurdes Pinheiro, présidente de l'Association du patrimoine et de la population d'Alfama, citée par cette même source.

Photo: (DR). Source: (avec AFP)