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Birmanie : San Suu Kyi contrainte de se prononcer sur le sort fait par l’armée aux musulmans rohingyas

Accusée par l’ONU et les ONG de complicité dans une vaste opération d’épuration ethnique menée par l’armée, San Suu Kyi, Conseillère spéciale de l’Etat, porte-parole de la Présidence de la République Birmane et Prix Nobel de la Paix en 1991, s’exprime à ce sujet mardi 19 septembre.

Suite à la persécution et à l’exode de plus 410.000 musulmans rohingyas, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé les Nations unies à imposer des sanctions ciblées et un embargo sur les armes.

"Les commandants militaires birmans sont davantage susceptibles de répondre aux appels de la communauté internationale s'il y a des conséquences économiques réelles", a commenté John Sifton de HRW, cité par l’AFP.

L'ONU a dénoncé de son côté une "épuration ethnique" menée par l'armée Birmane. Quelque 412.000 réfugiés, dont 70.000 femmes enceintes sont fuit vers le Bangladesh, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Des conditions abominables dans les camps de réfugiés

Tous s’entassent dans un camp de réfugiés dans des conditions humanitaires abominables, sous des pluies diluviennes et dans la boue, rapportent les ONG.

Samedi, deux enfants et une femme sont morts dans une bousculade. Complètement démunis, affamés après des jours de marche sous la pluie, d'immenses foules se massent chaque jour pour tenter d'attraper au vol des habits ou de la nourriture lancés lors de distributions improvisées, décrit l’AFP.

"Dans le district de Maungdaw, l'armée incendie des villages tous les jours. On nous rapporte quotidiennement deux à trois incendies", affirme Chris Lewa, du projet Arakan, une organisation de défense des droits des Rohingyas dont le travail d'enquête est utilisé depuis des années par l'ONU, cité par l’AFP.

Considérés comme des étrangers, les Rohingyas, sont rejetés par une grande majorité de la population Birmane bouddhiste. La nationalité birmane leur a été retirée en 1982. Ils sont exclus du marché du travail et des services publics. Ils ne peuvent pas non plus voyager ou se marier sans autorisation.

Le sort qui leur est fait mobilise les islamistes. Au moins 20.000 d’entre eux ont défilé à Dacca, capitale du Bengladesh au nom de la « solidarité islamique ».

Sources: AFP et Reuters. Photo: DR