De Gaza à la Mer Rouge le fil de la solidarité avec la Palestine entrave le transport maritime international

De Gaza à la Mer Rouge le fil de solidarité avec la Palestine entrave le transport maritime international

La guerre qui dévaste Gaza et fait des milliers de morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, a des retombées jusqu'en Mer Rouge. S'identifiant avec la cause palestinienne, les rebelles houthis du Yémen perturbent de manière significative le transit maritime, poussant les navires marchands à emprunter des itinéraires alternatifs coûteux.

Le passage du détroit de Bab Al Mandab, qui connecte le golfe d'Aden à la mer Rouge et mène au canal de Suez, est en état d'urgence extrême. Des assauts houthis récents, avec drones et missiles, ont ciblé quatre porte-conteneurs occidentaux, entraînant la réorientation de flottes de compagnies maritimes leaders (MSC, Maersk, CMA CGM, Hapag-Lloyd) vers des zones plus sécurisées. 

Les primes d'assurance s'envolent

L'augmentation des primes d'assurance exacerbe la tension sur l'une des voies maritimes les plus utilisées du globe, essentielle pour le commerce mondial. Les transporteurs maritimes optent en conséquence pour une suspension de leur traversée, décision extrême générée aussi par la hausse exorbitante des coûts d'assurance.

Le géant français CMA CGM, troisième plus grande compagnie de transport de conteneurs au monde, adopte la même stratégie. Rodolphe Saadé, PDG du groupe, exprime une détérioration progressive de la sécurité et une croissance des risques, justifiant la réorientation de sa flotte vers des eaux tempérées jusqu'à nouvel ordre. D'ordinaire, le groupe CMA CGM assure un trafic dense de 80 à 90 navires en mer Rouge.

L'impact de cette situation dépasse les perturbations antérieures, y compris l'incident de mars 2021 avec l'Ever Given bloqué dans le Canal de Suez, causant une congestion sans précédent.

Délais prolongés et hausse des coûts

Les alternatives envisagées ne sont pas idéales : comme l'armateur israélien ZIM, qui opte pour la route du Cap de Bonne-Espérance, générant ainsi des retards dans la livraison et une augmentation des frais de carburant et de personnel. Selon Osama Rabie, président de l'Autorité du Canal de Suez, sur 2 128 navires ayant passé la voie égyptienne en un laps de temps, seuls 55 ont choisi de contourner l'Afrique.

Les États-Unis, en coordination avec leurs alliés, explorent des options de réponse, indique la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Cette perturbation du commerce international ajoute une pression supplémentaire sur Israël pour établir un cessez-le-feu. En attendant, l'armée israélienne multiplie ses exactions sur les survivants Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.