L'UE au chevet de la Grèce pour éviter la propagation de la crise de la dette à la zone euro

Les chefs d'Etat de la zone euro tiennent aujourd'hui un sommet extraordinaire pour tenter de s'entendre sur la démarche à suivre pour stopper la spirale économique et financière dans laquelle se trouve la Grèce, fortement endettée.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel auraient trouvé mercredi soir un compromis autour d'une position commune, dont la teneur n'est pas encore connue. Le rachat d'une partie de la dette grecque, une taxe sur les banques pouvant rapporter 50 milliards d'euros, ainsi qu'une réduction de la dette du pays jusqu'à 90 milliards d'euros via un échange des obligations détenues par le secteur privé, constitueraient les pistes de solutions envisagées, selon l'agence Reuters.

Option n°1 : racheter la dette grecque

La première option s'appuierait sur un rachat de dette grecque et un rehaussement de crédit ("credit enhancement") pour le secteur privé. Ce scénario s’appuie sur deux mécaniques : d’un côté, pays européens et banques rachètent la dette grecque. De l’autre on confie les demandes d’argent frais de la Grèce à un organisme financier solide qui, lui, emprunte de l’argent à des taux bien plus intéressants.

Mais une telle solution présente un risque de taille : épargnée par la pression des banques et bénéficiant d’un nouveau canal de financement, la Grèce pourrait "faire défaut", c’est-à-dire ne jamais rembourser, au détriment des Européens ayant racheté sa dette.

Option n°2 : rallonger l'échéance

C'est l'option privilégiée par la France. Ce scénario vise à donner du temps à la Grèce en rallongeant l’échéance à laquelle elle devra rembourser ses prêts. Cette solution ne ferrait cependant que reporter dans le temps les problèmes de la Grèce.

Option n°3 : taxes et mutualisation

Le troisième scénario envisagé est un mix de plusieurs outils. L’UE taxerait le secteur financier pour lui faire payer ses erreurs de gestion avec la Grèce. Dans le même temps, le Fonds européen de stabilité financière, qui sert de cagnotte collective en cas d’urgence, ferait office de banque pour les pays en difficulté. Il proposerait alors des prêts à des taux plus bas et avec des échéances plus longues.