Algérie/hommage : le camarade Fernand Gallinari nous a quittés samedi 21 mars

Militant progressiste, Algérien et fils de combattant pour l’indépendance, Fernand Gallinari était né en 1940 à Bab El Oued.

Son père, Georges, issu d’une famille originaire de Toscane, militant communiste et syndicaliste aux PTT, prend très tôt fait et cause pour la cause de la liberté et de l’indépendance des Algériens ; il est arrêté pour cela en 1956, interné au camp de Lodi puis expulsé en France.

Fernand Gallinari rejoint ses parents en France en 1957, y fait des études d’ingénieur puis rentre en Algérie en 1965. Il opte pour la nationalité algérienne, et adhère au Parti de l’Avant-Garde Socialiste (PAGS), alors clandestin.

« Je crois que ce que l’humanité a tenté, de Spartacus à la révolution russe de 917, finira par triompher » avait-il écrit.

Il est ingénieur à l’entreprise publique pétrolière Sonatrach et contribue à la réalisation de plusieurs projets industriels. La politique de démantèlement du secteur le meurtrit et lui fera rejoindre l’université où il terminera comme maître de conférences en 1993.

Son départ d’Algérie au milieu de la décennie sanglante fait suite à la série d’assassinats commis par les nervis du Front Islamique du Salut (FIS) de ses camarades de lutte, dont Aziz Belgacem dont il disait qu’il était » le meilleur d’entre-nous ! ». Il exercera à l’université de Montpellier et vivra sa retraite à Sète.

Il rejoint ce samedi son épouse Sakina, née Benalabidi, disparue il y a quelques mois.

Il est l’auteur d’un ouvrage autobiographique, à diffusion restreinte, « Bab El Oued, un lieu, une cause » ou « 1B70-1993/Le long siècle d’une famille d’Algériens de l’immigration Européenne » qu’il avait souhaité traduire en arabe.

Noureddine FETHANI