Gaid Salah officiellement mort suite à une crise cardiaque

Gaid Salah officiellement mort suite à une crise cardiaque

Le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, détenteur de facto du pouvoir en Algérie après la démission forcée du président Abdelaziz Bouteflika, est décédé quelque jours à peine après l'intronisation du nouveau chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune au terme d'une élection présidentielle contestée. 

Sur le devant de la scène après avoir arraché en avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le général Gaïd Salah était le visage du haut commandement militaire, qui a assumé ouvertement la réalité du pouvoir jusqu'à l'élection le 12 décembre d'Abdelmadjid Tebboune comme nouveau chef de l'Etat.

Une des dernières figures de l'ancien système décrié par le Hirak

Né en 1940 dans la région de Batna (300 km au sud-est d'Alger), le jeune homme rejoint à 17 ans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN), qui combat alors l'armée coloniale française. À l'indépendance de l'Algérie en 1962, il intègre les rangs de l'armée, passe par une académie militaire soviétique et gravit les échelons. Il commande successivement plusieurs régions militaires, avant d'être nommé en 1994 chef d'état-major des forces terrestres, en pleine guerre civile (1992-2002) entre l'armée algérienne et une guérilla islamiste.

Nommé chef d’état-major de l’armée en 2004 par le président Bouteflika, il détient le record de longévité à ce poste. Il préférait manœuvrer dans l’ombre, en s’abritant derrière un pouvoir civil de façade. Il fut un indéfectible soutien de M. Bouteflika tout au long de sa présidence, avant d’obtenir sa démission en avril pour tenter de calmer le mouvement de contestation populaire, le Hirak, né un mois plus tôt de la volonté du président sortant de briguer un cinquième mandat.

Celui qui faisait figure d’homme fort du pays ne manque pas de successeurs potentiels, et l’armée n’a montré aucun signe de dissensions internes depuis le début du mouvement de contestation en février. La présidence algérienne a annoncé que le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée de terre, assumerait ses fonctions dans l’immédiat. Un deuil national de trois jours a également été décrété.

Les généraux Gaïd Salah et Chengriha "ont des profils similaires" et sont tous deux issus des Aurès, région du nord-est de l'Algérie et terre de tribus chaouis (minorité berbérophone). Selon certains spécialistes le général Chengriha  était déjà pressenti pour remplacer le général Gaïd Salah.
Beaucoup de scénarios sont désormais possibles. La priorité pour les militaires consistera sans doute à maintenir une façade civile au pouvoir  pour sauver les apparences.