La descente aux enfers de Manon, elle quitte l'homme qui partage sa vie sur un éclair de survie.

Requiem for a beat

Requiem for a beat

Paris, dimanche 25 novembre 2014

« Je suis fait pour vivre dans un rêve, pas pour vivre dans la vie. 
Je ne savais pas. 
Je croyais à l'éternité. 
Nous sommes mortels.
On ne me l'avait pas dit. 
Je ne l'avais pas entendu, ou refusais d'y croire. 
Je me suis raconté des histoires pour ne plus avoir peur, pour ne plus être seule. 
J'étais devenue la narratrice de ma vie, de mes histoires. 
Je vivais dans un rêve, celui de l'éternité, où la souffrance avait été abolie. »

Il fait froid en ce mois de novembre à Paris place de la Contre-escarpe dans le 5ème arrondissement.
Manon enfile son long manteau rouge.
Elle descend chercher les croissants et ses journaux, El País, La Repubblica et le Journal du Dimanche.
C'est son rituel du dimanche matin depuis 10 ans qu’elle vit avec Nicolas. 
Il anime une émission de radio en direct tard le samedi soir autour d’un artiste invité où se croisent musique, cinéma, littérature et arts plastiques.
 
Il y a la queue devant la boulangerie.
Elle continue jusqu'au marchand de journaux.
Il y a du monde également. 
Manon s'arrête sur le trottoir. 
Puis, elle continue son chemin. 
Elle s’en va, sans se retourner. 
Elle abandonne tout. 
Manon quitte sa vie. 
Rue Mouffetard, puis la rue Descartes s’enchaînent… 
Elle descend jusqu'à la Seine. 
Sa vie défile dans sa tête. 
Elle marche droit devant elle.
Manon ne se retourne pas.
Il n’y aura pas de retour en arrière.
Île de la Cité, St Louis en l’île, le Marais, place des Vosges… 
Elle a froid. 

Manon ne peut s'arrêter de penser, de se parler. 

« Je marche sur les traces de mes histoires, de mes personnages, de ma vie.
Je suis très heureuse et en même temps profondément triste.
Je voudrais partager ce moment avec l’homme que j’aime.
L’histoire est finie.
J’ai envie de pleurer.
Il y a une lumière extraordinaire aujourd'hui à Paris.

Je marche.
Il fait froid.
Mais je suis bien. 
J’ai envie de pleurer.
Ma tristesse m’étrangle.

Le ciel est d’un bleu intense.
Les couleurs sont belles et douces.
J'écoute toujours ce morceau de musique inlassablement qui entraîne mes pas,

le menuet en sol mineur de Haendel au piano par Anne Queffelec.

Il n’y a personne ou presque dans les rues que je traverse.
C’est très agréable.
Je marche sans m'arrêter.

Les souvenirs défilent dans ma tête avec ces lieux de Paris que je traverse.

Je ne peux pas partager ces moments avec celui que j’aime.
Notre histoire est terminée.
Je n’en pouvais plus de la violence verbale permanente entre nous.
Je ne supporte plus cette relation passionnelle et le déchirement toujours plus fort avec Nicolas.

Je marche.
Je dois vivre seule.

La musique suspend mes émotions sous le soleil d'automne.

Bleu, orange, jaune, rouge, les couleurs sont aussi fortes à l’instar de mon bouleversement.

Je marche.

Je suis mal.

Je passe devant l'hôtel où nous avions passé une nuit jadis sur Saint-Louis en l’îIe. 
Ébranlée, anéantie par le souvenir du bonheur.
Je retiens ma souffrance.

J’ai mal.

La déflagration émotionnelle est aussi intense que la puissance de l’amour que j’ai cru éternel.
La désintégration est violente.
Je ne respire plus.

Le temps s'écoule.
Je n’entends pas les bruits de la ville.

La fureur des sentiments me submergent.

Aimer
Ne plus être aimé et ne plus aimer.

Seule, le vide me saisit.

La musique rythme mes pas, mes émotions.
Je suis dans le néant.

Ma vie est un champ de ruines.

Je ne peux rien faire.
Seul le temps cicatrisera cette blessure qui me frappe violemment.

J’ai un genou à terre.

Le vent se lève, glacial, pénétrant.

Je suis seule.

Je voudrais qu’il me serre très fort contre lui.

L’histoire est terminée.
Je serai seule.

Ne plus penser à lui.
Ne plus penser que j’ai aimé.
Ne plus penser que j’avais rêvé.
Ne plus penser aux émotions.
Ne plus penser à cet amour.
Ne plus penser à l’espoir.
Ne plus écouter le cœur qui frappe ma poitrine.
Ne plus penser le voir.
Ne plus penser le toucher.
Ne plus penser l’embrasser.
Ne plus penser le sentir, le respirer.
Ne plus penser la douceur.
Ne plus penser son sourire.
Ne plus penser son regard.
Ne plus penser son rire.
Ne plus penser l’entendre.
Ne plus penser lui parler.
Ne plus penser l’écouter.
Ne plus penser le regarder.
Ne plus penser lui donner la main.
Ne plus penser lui écrire.
Ne plus penser le sentir en moi.
Ne plus penser rêver avec lui.
Ne plus penser à lui. “

Requiem for a beat

“Je marche

Les images de ma vie défilent, 
Les images de cet amour,
Les cris de nos disputes, chez nous, dans la rue, partout, tout le temps.

Les joies sonores
Les angoisses
Les cris d’impuissance »

Le vent glace le visage de Manon. 
Elle est partie de chez elle depuis 1h30. 
Elle se retrouve devant la gare de Lyon sans savoir, ni ne se rendre compte où ses pas la conduisent. 

Le grand panneau noir affiche les destinations.
Dans 30 mn, il y a un train pour Vintimille. 
Elle achète ses journaux et ses clopes, et monte dans le train. 
Manon s'installe dans un compartiment de 8 places vide.
 
Manon dort comme si elle n'avait jamais eu de nuit. 

"Prochain arrêt, Avignon." annonce le chef du train.

Manon ouvre l'œil.
Il fait déjà nuit.

Un homme est assis presque en face d’elle dans le compartiment.

Elle a oublié sa montre et son téléphone à la maison en partant chercher les croissants ce matin. 

"Excusez-moi. Auriez-vous l'heure s'il vous plaît ?"

"17h"

"Ouh là, merci, je devais avoir besoin de dormir."

"Effectivement" dit-il en souriant. 

"J'ai attrapé le train 2 mn avant son départ en gare de Lyon et vous dormiez déjà." 

"Je ne vous ai pas dérangé avec mes ronflements j'espère ?"

"Non, vous souriez.
Vous avez parlé aussi dans votre sommeil." 

Manon se sent gênée. 

"Ce n'était pas grossier, j'espère ?" 

"Rassurez-vous, c'était peu audible. J'ai juste entendu « pour l'éternité ». Ne croyez pas que j'étais suspendu à vos lèvres. 
Je lisais mon roman." 

"Vous êtes tout excusé. 
C'est moi qui suis gênée."

"Le contrôleur est passé ?"

"Oui, votre billet était à côté de vous. Je me suis permis de lui donner pour que vous ne soyez pas réveillée." 

"Oh, je vous remercie. Vous êtes un ange. Celui de mon rêve, ou suis-je dans mon rêve encore ?"

L’homme sourit. 

"Je suis bien réel, et je descendrai bien à Nice. Vous allez jusqu’à Vintimille sans bagages ?" Dit-il observateur, curieux. 

Elle allait faire une pirouette, puis se ravise. 

"Je ne sais pas.
J'ai vu Vintimille. 
Je voulais voir la mer.
Je suis montée sans savoir où j'allais. 
Je voulais partir loin. 
Cela aurait pu être Istanbül si l'Orient-Express avait encore un terminus dans cette porte de l'orient."

Elle observe et détaille cet homme. Il a une “gueule”, la mâchoire marquée et les joues creusées. Ses yeux en amande sont un mélange de noisette et de vert. Plus elle le regarde,
Plus Manon le trouve séduisant.
Ses cheveux sont blonds, coiffés en arrière. Mais il a la peau tannée par le soleil.

"Vous prenez souvent le train le dimanche pour partir à l'aventure ?" dit-il en souriant

"Non, c'est la première fois. Je quitte Paris, ma vie.”
 
“Excusez-moi. Je ne voulais pas être indiscret.”

“Je pourrai vous inventer une histoire romanesque dont j’ai le secret. La mienne n’est pas belle.
Je m’appelle Manon.
C’est à mon tour de m’excuser de vous importuner.”

“Moi, Ange.”

“Vous lisez quel roman, Ange?”

“ « Le contexte », de Leonardo Sciascia. J’avais aimé « cadavres exquis » le film de Francesco Rosi adapté du roman éponyme. J’ai voulu découvrir ce grand auteur sicilien.”

“J’ai vu le film avec l’excellent Lino Ventura. J’ai lu il y a longtemps « le jour de la chouette » qui doit être son premier roman. Sciascia était amoureux de son île, la Sicile.
Il était un farouche défenseur de la plèbe.”

“Je ne pensais pas rencontrer une connaisseuse de Sciascia pendant mon voyage de retour.”

“Vous avez passé le week-end à Paris ?”

“Non, j’étais à Paris une semaine pour participer à un colloque.
Je suis avocat entre le barreau de Nice et celui de Bastia, dans mon pays, la Corse.”

“Vous êtes le seul blond aux yeux marron-vert de toute l’île de beauté.” S’amuse-t-elle en souriant.

“Ma mère est suédoise.”

“Tout s’explique ou presque, alors.”

“Ma mère est tombée amoureuse de mon père un été en vacances.
Elle n’est jamais repartie.”

“C’est une belle histoire.”

“Marseille St Charles, 5 mn d'arrêt.”

“Je ne vous embête pas plus et vous laisse lire tranquillement Sciascia.”

“Vous allez vraiment jusqu’à Vintimille ?”

“Je ne sais pas.
Je vais peut-être m'arrêter à Nice.
Cela sera plus facile d’y trouver un hôtel pour la nuit. Ensuite, j’aviserai.”

“Quel est votre métier Elise ?”

“Je suis auteur pour les enfants.
Je fais aussi des piges dans la presse dans les pages culture.
D’ailleurs, il faut que je vois un médecin dès demain pour me mettre en arrêt maladie. Excusez-moi. Je pense tout haut.”

Manon prend toute la mesure de son départ de Paris. Avoir quitté Nicolas sans ne lui avoir dit un mot, sans même lui avoir téléphoné pour lui dire qu’elle ne reviendrait pas. Il doit être fou. Pense-t-elle.

La nuit est sombre.
On voit ça et là par la fenêtre du compartiment, les lumières en provenance des maisons non loin de la voie ferrée entre Marseille et Toulon. Ce voyage vers l’inconnu pour fuir Nicolas lui semble d’un seul coup interminable et infini.

“Vous n’avez pas fait de bêtise Manon ? Simple déformation professionnelle.” S’excuse-t-il.

“Non, je viens de quitter celui qui partageait ma vie depuis 10 ans.
Je me suis échappée pour survivre. Notre vie était devenue un enfer. Nous pouvions passer des soirées et des week-ends entiers à nous disputer.
Je n’y arrivais plus.
Je ne savais plus lui parler, me faire entendre.
Notre relation n’était devenue que cris, pleurs et souffrance. Nous n’étions plus liés que par le sexe.
Je ne trouvais plus d’issue. Ce matin, j’ai tout quitté pour ne pas devenir folle.”

“Ne m’en voulez pas. Je vous repose la question avec bienveillance.
Vous n’avez pas commis de bêtise Manon aujourd’hui à Paris ?”

“Non, je n’ai pas frappé, ni tué Nicolas au cours d’une énième dispute aujourd'hui après 48h de disputes et de sexe non-stop pour à peine deux heures d’effondrement de sommeil.
J’ai fuis la folie fusionnelle et auto-destructrice dans laquelle nous étions. Excusez-moi de vous faire partager ce ravage destructeur auquel j’ai participé.”

“Je comprends.”

“Je ne sais pas pourquoi. Je lui ai menti il y a deux ans en lui cachant un déjeuner que je pris avec un homme qui me draguait auquel je n’ai pas donné de suite.
Il l’a su, fatalement. Ce fut le début de notre descente aux enfers.
Tout devint sujet de dispute, jusqu’à l’improbable et l’absurde.”

“Toulon 3 mn d’arrêt.”

Ange regarde Manon avec insistance.
Elle doit avoir cinquante ans comme lui.
Elle a le visage ovale, la peau mate, des yeux vairons les cheveux bruns, presque noirs, légèrement bouclés.
Elle doit être de grande taille.
Il la devine mince dans son manteau long rouge qui l’enveloppe.
Manon a presque le type Corse.
Il en sourit.

“Un de mes frères, Martin Franceschi, travaille chez Nice-Matin, Corse Matin. Je vous donne ses coordonnées au dos de ma carte de visite. Vous pouvez l'appeler de ma part. Sait-on jamais ?”

“Je vous remercie.”

Cinq mois se sont écoulés.
Manon couvre le festival de Cannes pour Corse-Matin et Le Parisien. Elle a changé complètement de vie.
Elle est enfin apaisée et heureuse dans ce nouveau chapitre de sa vie sur le bord de la Méditerranée.
Manon attend son train sur le quai de la gare Thiers de Nice.
Elle écoute « Manon ».
Cette chanson de Gainsbourg qu’elle adore.

Manon
Manon
Non
Tu ne sais sûrement pas, Manon
A quel point je hais
Ce que tu es
Si non
Manon
Je t’aurais déjà perdue Manon
Perverse Manon
Perfide Manon
Il me faut t’aimer avec un autre
Je le sais Manon
Cruelle Manon
Manon
Manon
Non
Tu ne sauras jamais Manon
A quel point je hais
Ce que tu es
Au fond
Manon
Je pense avoir perdu la raison
Je t’aime
Manon

 

 

Elle fume une dernière cigarette sur le quai avant de monter dans le train.

“C’est interdit Manon de fumer dans l’enceinte de la gare.”

Manon se retourne.
Ange est face à elle, hilare.

“Bonjour Ange,
Je n’arrive pas à m’en empêcher.
Le tabac est une vraie saloperie.
Je suis ravie de vous voir pour vous dire enfin un immense merci de vive voix.”

“J’ai eu des news de toi par mon frère. On se tutoie, Non ?”

“Il m’a fait beaucoup travailler malgré les ennuis que je lui ai causé.
Il a dû t’en parler.
Je ne le remercierai jamais assez, toi y compris qui ne me connaissais pas. Tu m’as tendu la main au pire moment de ma vie.”

“Non, il ne m’a rien raconté.
S’il te fait travailler. Tu le dois à ta plume. Mon frère n’est pas un Saint-Bernard. D’ailleurs j’aime bien ta façon de raconter les histoires.”

“Je te remercie pour le compliment.
J’ai appelé Nicolas quelques jours après avoir commencé à travailler pour ton frère et lui dire que je ne rentrerai pas, que j’étais désolée, que c’était fini. Mon ex-compagnon m’a harcelé au journal pendant plusieurs mois en faisant des scandales au téléphone. N’ayant jamais obtenu ni mon téléphone, ni mon adresse personnelle.
Il m'écrivait tous les jours, cinq, dix, vingt pages au siège du journal. Il ne laissait aucun blanc.
Tout l’espace était utilisé, des lettres d’un fou. Je n’ai lu que les trois premières. Je jetais toutes les autres pour ne pas retourner dans la folie de notre relation. Il m'écrivit pendant deux mois. Ton frère m’a beaucoup soutenu. J’ai craqué de nombreuses fois. Je me suis accroché au boulot. Martin m’as donné beaucoup d’autonomie et de confiance sur les formats.
Je lui dois beaucoup.”

Ange écoute Manon.
Ils sont côte à côte dans le train.

“Aujourd’hui, je me sens bien.
Je me sens revivre. Ma destinée est-elle de ne te rencontrer que dans les trains ou les gares ?”
Dit-il en souriant.

“Peut-être” répond-elle.
Je ne t’ai pas demandé.
Tu vas où ce matin ?”

“Un ami d’enfance est attaché de presse chez Gaumont.
Il m’a invité pour la soirée d’ouverture du festival et ce week-end. Une femme aussi belle et brillante que toi n’a pas une flopée de prétendants ? Un amoureux ?”

“Non.” Lui répond Manon.

“Et toi ? Tu as une femme dans ta vie ?”

“Mon histoire venait de se terminer lorsque je t’ai rencontré il y a plusieurs mois dans le train.
J’ai été l’amant d’une femme mariée avec des enfants pendant dix ans. Elle était avocate au barreau de Nice. Nous étions sur les mêmes bancs à la fac de droit d’Aix-en-Provence. Nous nous sommes aimés. Puis, nos chemins nous ont éloignés.
J’étais aux côtés des nationalistes corses pour les défendre.
Elle était une avocate d’affaire brillante.
Puis, nos routes se sont croisées à nouveau.
Marine était mariée.
Elle avait eu trois enfants.
Ils furent longtemps son argument pour ne pas quitter son mari.
Puis, elle est entrée en politique.
Ce fut son nouvel argument pour ne pas divorcer.
Cela faisait trois ans que je voulais la quitter.
J’ai profité de mon séminaire à Paris pour lui annoncer que c'était définitivement terminé.
J’étais prêt.
Je voulais enfin une histoire histoire d’amour normale, rien que pour moi. Je ne voulais plus de cette vie d’attente, de souffrance, de l’absence et des annulations de dernière minutes pour x bonnes raisons qu’elle se donnait.
J’ai mis longtemps à sortir de ce piège. Je te remercie.
Ton histoire m’a donné le courage de résister, de ne pas être faible.
Ces quelques mois qui viennent de s'écouler m’ont mon fait du bien. Moi, aussi, je suis bien en ce moment.”

“C'est gentil. J’étais loin de t’imaginer si sensible. Je te remercie de me confier ce qui doit être un secret touchant une personnalité politique de premier plan de notre région.”
 
“Tu m'as bouleversé dans le train, Manon. Je me suis senti moins seul dans ma souffrance.
Je ne pouvais me confier à personne, y compris à ma famille et mes amis. Car Marine est notre ennemi politique. Elle est contre l’autonomie de mon île.
Mes proches auraient fatalement utilisé mon histoire contre elle.
Je vivais une histoire d’amour douloureuse. Je ne voulais pas que notre amour soit une flèche contre elle dans le combat politique que nous menions.”
 
“Je comprends.
Je te remercie pour ta confiance.
Jamais je ne sortirai votre histoire.”
 
“Je sais.
Tu n'écris plus d’histoires pour les enfants ?”
 
“Je n’en ai plus besoin.
Je me suis rendu compte ces derniers mois que cela venait combler le manque de ne pas avoir eu d’enfant. Mais, j’ai eu beaucoup de plaisir à les écrire.
Aujourd'hui, rencontrer des artistes, partager les bribes de leurs œuvres me plaît énormément.
Les formats BD et sonores que nous testons avec ton frère pour les interviewes ou pour raconter différemment une histoire me plaisent beaucoup. Il y a une grande fête demain soir organisée par ARTE.
Je serai ravie que tu m’accompagnes.
Ahahahah, je reprends ma destinée en main. ”

“J’en parle à mon ami et je t’envoie un texto.”

“Super, ok.”

Leur train entre en gare de Cannes.
Ils descendent sur le quai.
Ange regarde Manon.
Elle est très jolie.
Ils sont près l’un de l’autre.
Ils se regardent avant de se quitter.

“J’ai envie de t’embrasser Manon.”

Elle se rapproche de lui.
Elle ne dit rien.
Ange l’attire vers lui avec ses mains.
Leurs têtes sont toutes proches.
Leurs lèvres s'effleurent doucement.
Manon ferme les yeux.
Il la serre très fort contre lui.
Ils se sentent légers comme l’air.

Requiem for a beat
Fabien VIE
22 novembre 2017