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La Grèce accélère les privatisations pour se défaire de la lourde dette

Le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a révélé lundi les grandes lignes de la première phase d'un vaste programme de privatisations d'une valeur de 50 milliards sur trois ans, inscrit dans le programme de sortie de la crise qui plombe le pays.

« Le cabinet a décidé de procéder immédiatement à la cession de participations dans la société de télécommunications OTE, la Banque postale grecque, les ports d'Athènes et de Thessalonique, et la compagnie des eaux de Thessalonique », a annoncé M. Papaconstantinou.

M. Papaconstantinou a insisté lundi sur la détermination du gouvernement grec à « poursuivre le programme d'assainissement fiscal lancé au printemps dernier, en prenant des mesures supplémentaires de plus de six milliards d'euros ou 2,8% du PIB, afin d'atteindre l'objectif de 7,5% de déficit pour 2011 ».

Il a indiqué que des mesures concrètes seraient présentées une fois que les auditeurs de l'UE et du FMI auront achevé l'examen en cours de l'avancement du programme de sortie de crise. Selon la presse grecque, l'annonce finale devrait être faite la semaine prochaine.

Les marchés financiers doutent cependant de la crédibilité du plan d'assainissement d'Athènes, et les rumeurs courent à propos d'un nouveau plan d'aide et d'une restructuration de la dette publique qui pourrait forcer les prêteurs à renoncer à une partie de leurs créances, rapporte mardi Le Nouvel Observateur.

Des fonctionnaires s’attelleraient d’ores et déjà aux préparatifs techniques d'un "reprofilage" de la dette grecque, comme par exemple un léger allongement de la durée des emprunts, selon la même source, qui cite Het Financieele Dagblad.

Au yeux du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, une restructuration de la dette publique de la Grèce serait le « scénario de l'horreur ». Selon lui, un allongement des maturités de ses emprunts pourrait être jugé équivalent à un défaut.

Un tel scénario, «c'est l'effondrement de l'économie grecque, c'est le scénario de l'horreur. C'est la raison pour laquelle nous avons toujours dit: la restructuration n'est pas une solution », a déclaré mardi à la presse Christian Noyer, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Lourdement endettée, la Grèce a obtenu l'an dernier une aide de plusieurs milliards d'euros de l'UE et du FMI pour éviter la faillite qui menaçait en mai 2010 et tenter de sortir de la crise à l'horizon 2014. Les auditeurs des deux institutions ont demandé à Athènes d'accélérer les réformes avant de débloquer la prochaine tranche de leur aide conjointe le mois prochain.