grece-delais-dette-crise.jpg

Grèce : Une extension du plan d'aide à l'étude

Christine Lagarde a annoncé ce Mardi matin une prolongation des remboursements des prêts de 110 milliards octroyés en mai dernier par Union européenne et le FMI. Un calendrier similaire à celui de l'Irlande pourrait être mis en place. Avec un report de l'échéance à 2021, plutôt que 2015 actuellement, la Grèce verra peut être la menace du défaut de paiement s'éloigner un peu plus.

Est ce suffisant pour éviter la restructuration de la dette du pays ?

Selon certains observateurs, la restructuration de la dette risque d'être inévitable,contrairement aux affirmations de l'actuel vice ministre grec des Finances, Philippos Sachinidis. Les détenteurs d'obligations grecques devront sans doute renoncer à un partie de leur dû. Pour éviter une telle décote, d'autres solutions, comme la réduction des taux d'intérêt ou le rachat de la dette grecque sur le marché secondaire, sont aussi à l'étude.

Les risques d'une dépréciation de la dette grecque sont réels, puisqu'ils pourraient considérablement affecter certaines banques européennes (pour l'essentiel françaises et allemandes) et assureurs, avec des conséquences négatives sur la stabilité de la zone euro.

Des mesures d'austérité budgétaire douloureuses mais des efforts colossaux restent à faire.

L'actuel gouvernement socialiste s'est engagé à réduire les dépenses et a déjà commencé à geler les retraites et  les salaires dans la fonction publique. Le montant des aides sociales a été revu à la baisse, ainsi que celui du budget consacré à la défense. En parallèle, les prélèvements obligatoires ont augmenté.

Ces efforts ont déjà commencé à porter leur fruit puisque le pays a vu son déficit se réduire de 6 % entre 2009 et 2010,  passant de 15,4%  en 2009 du PIB (Produit intérieur Brut) à 9,4 % PIB 2010.

Ce plan d'austérité n'épargne aucun secteur clé de l'économie grecque, et notamment ceux de la santé et du transport. Des plans de lutte contre la corruption et la fraude fiscale font aussi parie des engagements du gouvernement actuel.

Malgré cette batterie de mesures drastiques, l'UE et le FMI prévoient un pic de la dette publique s'élevant à 158 % du PIB à l'horizon 2013. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), devrait s'engager à racheter les titres de dette des États qui, comme la Grèce, seront en mauvaise posture sur les marchés. Il pourrait aussi envisager de prêter des fonds à ces mêmes États pour qu'ils puissent racheter leur dette à moindre coût.

Cela étant, des mesures structurelles devront être prises et respectées afin d'améliorer la compétitivité de la Grèce. Ces mesures devront  rééquilibrer leur comptes budgétaires dans un contexte de reprise moins vigoureuse, plus volatile et plus incertaine.