Les autorités sanitaires s’inquiètent de la multiplication du nombre de séropositifs en région Provence Alpes Côte d’Azur

France: l’épidémie de Sida repart à la hausse sur la Côte d’Azur

Les autorités sanitaires s’inquiètent de la multiplication du nombre de séropositifs en région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA), plus particulièrement chez les populations homosexuelles, alors que l’épidémie aurait plutôt tendance à se stabiliser chez les hétérosexuels.

Selon les données du Centre régional d'information et de prévention du sida (CRIPS), plus de 60 % des nouvelles déclarations de séropositivité concernent des contaminations par relations homosexuelles.

On parle désormais de « troisième vague de l'épidémie », à laquelle serait confrontée la région, marquée par la multiplication de cas chez les homosexuels.

« Dans les années 80, les plus touchés étaient les usagers de drogue. La mise en place de la politique de réduction des risques (seringues jetables et traitements de substitution) a permis de diminuer considérablement les contaminations dans cette population, actuellement de 1 à 2 %. A la fin des années 90, l'épidémie en Paca concernait majoritairement les hétérosexuels. Depuis 2006, c'est le raz-de-marée dans la population gay. On voit émerger des contaminations en nombre absolument stupéfiant, en proportion et en valeur absolue : ça monte de façon dramatique», alerte le Dr Brigitte Reboulot, responsable du Centre d’information et de prévention du Sida (CRIPS), citée par le quotidien Nice Matin.

Les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, sont les départements les plus touchés, indique le CRIPS.

Les dispositifs de lutte s’essoufflent…

L’organisation explique cette progression alarmante par « un changement de comportement dans une partie de la population gay. Chez les plus jeunes surtout qui n'imaginent pas ce qu'était le sida il y trente ans, et qui ne le considèrent pas comme une maladie grave. On est sur des prises de risque répétées».

Les dispositifs de lutte s’essoufflent par ailleurs, en raison d’une réduction des moyens et d’acteurs dans le travail de prévention. Les programmes spécifiques VIH en région Paca, n’existant quasiment plus, la contamination a le champ libre.

« On est dans un déficit de moyens pour une épidémie qui repart. Il y a un tel réservoir de virus que si l'on baisse la garde ça devient dramatique», mettent en garde les professionnels de la prévention.