Les chefs des trois partis islamistes rassemblés dans le cadre de "L'Alliance Verte". (DR)

Algérie : l'utilisation de la religion à des fins politiques anime la campagne des législatives

Le thème fait débat en pleine campagne pour les législatives. L'exploitation de la religion à des fins politiques suscite commentaires et mises en garde. Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) au pouvoir, qui mène activement sa campagne avec les moyens de l'Etat, est monté au créneau.

Ahmed Ouyahia a mis en garde mercredi certains partis politiques contre l'utilisation de la religion à des fins politiques dans la perspective du scrutin du 10 mai.

"La Constitution et la loi algériennes interdisent depuis maintenant presque vingt ans l'utilisation de l'islam en politique ", a déclaré M. Ouyahia, également Premier ministre, sur les ondes de la Radio nationale, dans le cadre de la campagne électorale de son parti.

"Les Algériens ont payé le prix de la politisation de la religion par ce qu'on appelle la fitna ( désaccord et divisions parmi les musulmans), et qu'on peut appeler de manière plus cruelle le terrorisme et son cortège de victimes", a-t-il ajouté.

La Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL), un organe composé des représentants des partis politiques en lice, a également lancé une mise en garde, le 19 avril, aux partis islamistes tentés d'exploiter ouvertement les thèmes religieux pour rassembler des voix.

Dans la réalité, ces formations ne se privent pas de faire largement usage de la religion dans leurs discours électoraux et ne rencontrent aucun obstacle pour ce faire. Les mises en garde qui leurs sont adressées sont purement formelles, sachant que le problème de fond reste l'existence même de partis se prévalant de la religion et n'ayant comme programme que de vagues slogans et promesses de "justice" et "d'égalité" véritables instruments d'exploitation de la détresse sociale.

La campagne électorale a débuté le 15 avril. Les Algériens sont appelés aux urnes le 10 mai prochain pour choisir parmi les représentant d'un quarantaine de partis, dont 21 nouvellement agréés et cinq islamistes. La prochaine Assemblée populaire (APN) comprendra 462 sièges.