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Le pouvoir Syrien déploie l’armée pour intensifier la répression. Les opposants parlent de centaines de mort.

Le nombre de victimes ne cesse de croître en Syrie, où le pouvoir se trouve confronté à un mouvement de contestation sans précédent. A l’heure où ces lignes sont écrites, des informations font état d’un déploiement de l’armée dans la ville portuaire de Lattaquié, peuplée de sunnites, de chrétiens et d'allaouites.

Les principaux journaux du pays avaient annoncé ce déploiement, laissant clairement entendre
que le pouvoir de Bachar Al-Assad avait décidé de monter d’un cran dans le dispositif de
répression. Le président devrait par ailleurs s'adresserait "très bientôt" à son peuple "pour expliquer la situation et clarifier les réformes qu'il entend mener dans le pays", a indiqué dimanche Boussaina Chaabane, conseillère du chef de l'Etat syrien. Selon elle, l’abrogation de la loi d'urgence en vigueur depuis 1963, devrait être effective.

Entre temps, la population compte ses morts. Selon Amnesty International, la répression des manifestations a fait au moins 55 morts au cours de la semaine écoulée dans la région de Derra, ville où ont explosées les premières émeutes.

De son côté, la chaîne El Jazeera rapporte que dans la seule journée de vendredi, une vingtaine de personnes ont trouvé la mort. A Sanamein, dans le sud du pays, des habitants ont rapporté que 20 autres personnes ont été tuées.

Des hommes armés y avaient ouvert le feu sur la foule rassemblée devant un bâtiment utilisé par les services de renseignements militaires.

Un responsable syrien a par ailleurs annoncé dimanche que dix personnes ont été tuées au cours des affrontements qui avaient éclaté samedi à Latakia, une ville côtière à quelque 300 km au nord de Damas, a rapporté l'agence de presse officielle SANA.

Les opposants ne désarment pas en tout cas, malgré la répression. Les manifestations se sont étendues à la capitale, Damas, et à Hama, plus au nord où eu lieu en 1982 la terrible répression d’un soulèvement islamistes ordonnée par le président Hafez El Assad, faisant jusqu'à 20 000 morts.