A Palavas-les-Flots, les municipales se joueront entre Christian Jeanjean (UMP), Mathieu Soliveres (SE) et Jean-Louis Jacquet (PS).

Palavas-Les-Flots : les socialistes reprochent à Luc Albernhe son penchant pour Mathieu Soliveres

Convoqué aujourd'hui à la fédération socialiste de l'Hérault avant l'instruction d'une éventuelle procédure par la commission des conflits, Luc Albernhe a adressé une lettre ouverte à Hussein Bourgi, le premier secrétaire du PS 34. 

Le socialiste Luc Albernhe qui a apporté son soutien à Mathieu Soliveres, candidat de droite, mais sans étiquette, aux élections municipales de Palavas-Les-Flots en 2014, est convoqué ce mardi à la fédération socialiste de l'Hérault pour s'en expliquer.

Tout est parti d'une saisine de la section PS de Palavas-Les-Flots qui s'indignait de voir ce socialiste soutenir un candidat non adhérent du parti de la rose, alors que Jean-Louis Jacquet se prépare à repartir en campagne au nom de ce dernier. La fédération socialiste de l'Hérault a donc décidé d'entendre aujourd'hui Luc Albernhe pour se prononcer ensuite sur l'issue à donner à la saisine des socialistes palavasiens.

Averti de la chose, Luc Albernhe a décidé de ne pas se rendre à cette convocation et a expliqué pourquoi dans une lettre ouverte adressée à Hussein Bourgi, le premier secrétaire de la fédération socialiste. Une lettre ouverte que nous vous publions, ci-dessous, in extenso...

Lettre ouverte de Luc Albernhe à Hussein Bourgi

« Cher camarade,

La section du Parti Socialiste de Palavas a décidé de saisir la commission des conflits pour le soutien que j'apporte à Mathieu Soliveres, candidat sans étiquette aux élections municipales de 2014 dans cette ville.

Je respecte bien évidemment les statuts de mon parti, mais j'ai décidé de ne pas me rendre devant cette commission des conflits. Le PS prendra seul sa décision. Je constate aussi que le respect des statuts est à géométrie variable.

En effet, la majorité des responsables actuels de la Fédération avait soutenu en 2010, comme moi d’ailleurs, la candidature de Georges Frêche pour les élections régionales contre la candidate officielle du PS, Hélène Mandroux. Nous aurions donc du, en vertu des statuts, dont vous vous prévalez aujourd’hui, être tous exclus.

Mon engagement politique est ancré dans les valeurs de la gauche. Ma famille depuis 1870 a été de tous les combats menés par les progressistes. A Montpellier, j'ai milité depuis l'âge de 15 ans pour faire gagner la gauche dans les diverses élections. Militant de terrain, je n'ai pas compté mes heures pour la distribution de tracts, de réunions, de meetings.

A Palavas, j'ai milité avec enthousiasme pour combattre la politique de Christian Jeanjean. Cela m'a valu des menaces verbales et une agression physique lors d'un conseil municipal. J'ai soutenu ta candidature lors de l'élection du 1er secrétaire fédéral au candidat navarriste. Au nom de qui et de quoi pourrait-on m’empêcher d’exprimer librement mes positions sur la vie politique à Palavas ?

Je refuse de me présenter devant des responsables socialistes qui auraient à juger de mon comportement. Je considère n’avoir rien à me reprocher et n’avoir commis aucun délit. Je pense que le PS ferait mieux aujourd’hui de se préoccuper davantage de l’éloignement des Français pour « le politique » et ses élus et de regagner la confiance des Français, plutôt que de faire comparaître des militants devant un bureau politique.

Je n'ai donc rien à prouver. Les socialistes Palavasiens ne représentent qu'une poignée d'adhérents, environ cinq adhérents vivant réellement à Palavas et une dizaine venus de Montpellier. Je leur souhaite bon courage et bon vent !

Cette décision me conforte dans la démarche que j'ai entreprise. En homme de gauche, j'affirme qu'il est possible de rassembler au delà de toute idéologie, des femmes et des hommes de bonne volonté pour le changement à Palavas.

Les élus PS de Palavas malgré le travail qu'ils ont pu faire ne peuvent pas à eux seul, sauf à croire aux miracles, faire chuter Christian Jeanjean maire UMP de Palavas depuis 18 ans et encore moins la droite installée depuis toujours dans cette ville. Aucun maire de gauche n'a jamais été élu à Palavas ! C'est une réalité incontestable !

Faut-il pour autant se résigner? Je ne le pense pas. Le candidat que j'ai décidé de soutenir incarne le mieux le changement que de nombreux Palavasiens de gauche et de droite souhaitent. 

Il est le candidat du renouveau. Son âge va lui permettre de renouveler le personnel politique. Sa démarche d'écoute et de respect des Palavasiens va lui permettre en toute humilité de s'approprier des problèmes quotidiens et de proposer une vision pour cette ville.

Soucieux de la démocratie locale, il souhaite redonner la parole aux Palavasiens et leur permettre de s'attribuer à nouveau leur ville. Ambitieux pour sa ville, il aura à cœur de faire des propositions pour assurer la sécurité, développer le logement social et la primo-accession, développer le tourisme, allier traditions et modernité.

En homme libre, je considère qu'il est le mieux placé pour battre Christian Jeanjean, combattre ses idées, sa politique et ses amitiés avec l'extrême droite. Né à Palavas, y travaillant il est connu de tous. Il est présent et actif dans de nombreuses associations de notre cité. Il incarne le changement d'ère voulu par de nombreux Palavasiens qui ne veulent pas d'un candidat PS condamné une nouvelle fois à un échec programmé et d'un maire sortant dont le bilan peut-être considéré comme positif dans certains domaines mais qui arrive aujourd'hui à bout de souffle.

Je pense aussi qu’il faut savoir se servir de la droite pour faire battre la droite. C’est élémentaire et c’est que nous a enseigné à tous Georges Frêche. Je continuerai en tant qu’homme de gauche à appeler les Palavasiens quel que soit leur sensibilité, à se mobiliser autour de la candidature de Mathieu Soliveres, au nom de l'intérêt général et pour qu'un nouveau départ soit possible à Palavas dès 2014.

A Montpellier, je soutiendrai la candidature de Philippe Saurel, seul aujourd’hui capable de poursuivre la politique impulsée par Georges Frêche et de rassembler les Montpelliérains ».