L’armée de Bachar al-Assad gagnera à coup sur la bataille d’Alep, mais ce dernier perdra inévitablement la sale guerre qu’il mène rageusement contre une partie du peuple syrien (DR)

Syrie: l’obstination suicidaire de Bachar al-Assad

Des habitations éventrées, des civils en armes, des familles en fuite, des blindés en action, des hélicos qui crachent bombes sur bombes… Alep, deuxième ville syrienne peuplée de plus de deux millions d’habitants, s’enfonce dans une guerre particulièrement meurtrière, qui va, à n’en point douter, tourner au carnage, tant est grande la détermination de l’armée régulière à reprendre complètement le contrôle de la situation et celle des rebelles à résister jusqu’au dernier homme.

L’armée de Bachar al-Assad gagnera à coup sur la bataille d’Alep, mais ce dernier perdra inévitablement la sale guerre qu’il mène rageusement contre une partie du peuple syrien, convaincu que la machine répressive combinée aux fractures confessionnelles peut avoir raison de l’insurrection.

Même si les insurgés venaient à être complètement anéantis, comment imaginer en effet que le président syrien puisse continuer à régner sur un pays en ruine, une économie asphyxiée, des villes peuplées de cadavres, une société rongée par la haine et le désir fou de vengeance, de justice ?

Bachar al-Assad est tombé dans le piège tendu de la répression facile sous la protection du bouclier russo-chinois. Il s’enlise chaque jour un peu plus dans une démarche insensée, une obstination suicidaire.