Embouts de vissage : le génie de l’efficacité et de la précision

Embouts de vissage : le génie de l’efficacité et de la précision

C’est un accessoire oh ! combien de plus en plus indispensable… l’embout de vissage qui s’insère d’ordinaire dans un perceuse, une visseuse ou un tournevis électrique, sert à visser et à dévisser. Précision et efficacité sont les maîtres-mot pour mesurer ses performances, mais pas seulement. Sa résistance est également un facteur déterminant, voire décisif dans certains secteurs d’activité.

Quelles sont les caractéristiques de cet objet ? De quoi est-il fait, quels matériaux utilisent-on lors de sa fabrication ? Qui le produit, qui le distribue, comment se présente le marché en France ?

Des empreintes en constante évolution

Comme on peut bien s’en douter, l’embout doit parfaitement s’accoupler avec la tête de la vis ( plate, cruciforme, torx, hexagonale, etc…) afin de garantir la perfection du geste. Il doit donc être de la bonne taille et de la bonne forme. Dès lors, on va avoir autant de types d’emboutissage qu’il y a d’empreintes. Et celles-ci sont de plus en plus nombreuses en raison de l’évolution des caractéristiques, des marchés, des besoins. L’électronique est ainsi arrivée avec son lot d’empreintes nouvelles, ainsi que toute la partie sécurité.

Dans la plupart des cas, les vis sont visibles, mais elles peuvent être masquées car recouvertes d’enduit. Elles peuvent également être sécurisées afin que leur manipulation ne soit pas à la portée du premier venu. C’est notamment le cas de celles qui sont utilisées dans l’habillage des wagons SNCF. On a donc fait évoluer les empreintes des vis et des embouts pour répondre à certaines contraintes. 

La nature des empreintes varie aussi en fonction du secteur d’activité. « Par exemple dans l’univers bois, pour les terrasses, les charpentes, on a basculé sur les torx ( tête en forme d'étoile à six branches) une empreinte qui se prête bien à ce matériau parce qu’elle multiplie les zones de contact et l’entrainement s’en trouve facilité. On va aussi limiter la casse, le bois pouvant être très dur. Avec ce type d’empreintes on a été capables de passer à des visseuses un peu plus puissantes et à des vis qui allaient pouvoir se visser dans des bois beaucoup plus dur », explique un responsable du développement commercial chez le Japonais VESSEL EUROPE.

Certains secteurs sont évidemment plus exigeants que d’autres pour des raisons de productivité, de rendement, de conséquences d’une casse sur les chaînes de production. Dans les industries de pointes, militaire, automobile, on va avoir des contraintes encore plus importantes, décuplées, avec des cahiers de charges et de besoins sur la qualité et la technicité de l’embout. L’industrie, notamment, va être exigeante en termes de performances, en termes de design de l’embout qui va permettre d’aller dans des endroits difficiles d’accès.

Une technologie de précision et un contrôle minutieux

La fabrication d’embouts n’est pas une mince affaire. On utilise toujours de l’acier, mais avec des alliages spécifiques afin de garantir de la souplesse, une dureté, des performances particulières, selon un cahier des charges. Globalement, il y a des traitements qui vont concerner le corps de l’embout et des traitements de surface en fonction du secteur d’activité. Dans le bâtiment par exemple un couche anticorrosion est importante. En industrie on va demander que les embouts soient huilés, ce qui va garantir leur longévité. Citons enfin les embouts de précision en usage dans l’industrie électronique, qui sont extrêmement fins pour s’adapter à des petites vis.

Nous sommes en présence d’une technologie de précision, qui va s’appliquer selon le type d’embouts et l’empreinte recherchée. Autant dire que l’étape de contrôle est décisive. Il s’agit de s’assurer que la série produite correspond bien à la qualité d’embouts, notamment en terme de résistance à la torsion. 

Un marché français plus ou moins « opaque »

Les principaux pays fabricants d’embouts de vissage, sont la Chine, l'Allemagne, les États-Unis et Taiwan, mais il existe également des fabricants dans d'autres pays, y compris en Europe de l'Est. « Si vous êtes un vrai fabricant, la pertinence, c’est de pouvoir proposer des choses que les autres n’ont pas, d’aller sur des dimensions, de répondre à des attentes sur des empreintes spécifiques », précise Christophe Matusiak. Selon lui, en France, le marché est « opaque ». On ne distingue pas facilement les vrais fabricants de ceux dont les catalogues proposent des embouts standards venus en réalité de Chine ou de Taiwan. Les distributeurs, enfin, sont structurés pour coller à un secteur d’activité.

L’entreprise Japonaise Vessel mérite, quant à elle, un zoom à elle seule. Créée en 1916, c’est le spécialiste japonais des embouts avec une production de 23 millions unités par an. Présente en France depuis une quinzaine d’années, elle se distingue en proposant une famille d’embouts qui a les plus hautes performance du marché et à  des prix extrêmement attractifs. Une situation nouvelle, car sorti des embouts standards, les tarifs, notamment des entreprises allemandes, flambent. En croissance jusque-là dans l’industrie, elle se fixe désormais comme objectif de pénétrer le secteur du bâtiment avec le même rapport qualité prix, afin de « placer la marque, de faciliter l’ouverture des portes, de réduire les freins à l’acte d’achat », commente son responsable commercial.