Le Maroc est l'un des quatre pays arabes qui ont accepté de normaliser leurs relations avec Israël l'année dernière dans le cadre des accords d'Abraham négociés par l'administration Trump

Le Maroc et Israël signent un accord militaire

Plus les jours passent, plus les relations israelo-marocaines se consolident à travers de nouveaux partenariats. Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, se rendra au Maroc fin novembre et signera un accord avec ses homologues sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité.

Le Maroc est l'un des quatre pays arabes qui ont accepté de normaliser leurs relations avec Israël l'année dernière dans le cadre des accords d'Abraham négociés par l'administration Trump. Cette vague de normalisation de l’Etat hébreu comprend, en plus du royaume chérifien, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. De ce fait, afin de concrétiser de nombreux points abordés lors de ces accords, notamment la signature des partenariats sécuritaires, Benny Gantz est attendu au Maroc les 24 et 25 novembre.


À noter que l'ambassadeur d'Israël au Maroc, David Govrin, s'est récemment exprimé sur i24NEWS au sujet des relations entre les deux pays. Il déclare : "Le potentiel des accords est important, il faut bien comprendre que nous avons conservé des relations sociales et culturelles depuis des décennies, et que nous avons réussi à créer des liens avec les deux sociétés...Nous avons créé des groupes de travail dans divers domaines tels que l'agriculture et l'industrie. Ils constituent un mécanisme qui nous permet de renforcer les relations bilatérales".


Pour sa part, le gouvernement marocain a également annoncé qu'il avait l'intention de ratifier deux nouveaux accords signés avec Israël dans les domaines de l'aviation, de la culture et du sport.


Des relations jamais entièrement interrompues

Israël et le Maroc ont entretenu des relations diplomatiques de faible niveau dans les années 1990, avant que Rabat ne les coupe lors du deuxième soulèvement palestinien en 2000. Les deux pays ont néanmoins maintenu des liens informels, à travers les nombreux Israéliens d’origine marocaine et une petite communauté juive qui vit toujours au Maroc.
Les accords d'Abraham ont été largement salués comme une percée israélienne dans la diplomatie du Moyen-Orient. Israël et l'administration Biden ont par ailleurs déclaré qu'ils espéraient conclure des accords similaires avec d'autres nations arabes. Le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid s'est rendu au Maroc en août pour inaugurer un bureau de liaison diplomatique dans la capitale, Rabat.
À signaler que ces accords ont brisé un consensus arabe de longue date selon lequel la normalisation ne devait être accordée que dans le cadre d'une résolution du conflit israélo-palestinien.

Une normalisation profitable au Maroc ?


Pour Louise Pinard, analyste à l’institut d'Études de Géopolitique Appliqué, cette décision est profitable au Maroc étant donné que le royaume a en son sens décidé de reconnaître l’État hébreu en échange d’actions favorables à son égard. Il rappelle que la reconnaissance d’Israël a été assortie d’une enveloppe de 2,4 milliards d’euros en guise de soutien financier pour des projets d’investissements privés et de la reconnaissance de sa pleine souveraineté sur le Sahara occidentale. Les États-Unis représentent un appui important et également un aboutissement symbolique pour les prétentions marocaines.

Toutefois, cette décision risque d’entraîner quelques scissions au sein de l’opinion publique marocaine. La satisfaction de voir le dossier du Sahara conforté prédomine mais le détachement envers la cause palestinienne sans qu’il n’y ait aujourd’hui de progression et d’aspiration à sa reconnaissance risque d’entraîner de nombreux débats internes.