Les bloggeurs arabes se donnent la main
La blogosphère arabe tient salon. Du 22 au 24 août, une trentaine de bloggeurs originaires du Liban, d'Egypte, du Maroc, de Tunisie, d'Arabie Saoudite, de Syrie, de Bahreïn et d'Irak se sont retrouvés à Beyrouth, à la Maison Zicco, un centre artistique et culturel. Ceci, à l’initiative de la fondation allemande Heinrich Böll et avec pour objectif d’échanger les expériences, et de nouveaux tuyaux sans doute pour échapper à la censure. Mais pas seulement. Il a été aussi question de déontologie et de fiabilité de l’information.
"Cette messe a permis aux participants d'échanger leurs expériences dans le domaine du blogging comme moyen d'expression privilégié des jeunes, des acteurs politiques et de la société civile", a expliqué Dina Fakhoussa, de la fondation Böll, au site Magharébia. La rencontre a débouché sur le projet de création d’un manuel des « Militants sur Internet » dans le Monde Arabe.
"En prélude à ce rassemblement, nous avions envoyé des questionnaires à notre groupe habituel de bloggeurs, leur demandant leur avis sur les sujets de discussion qui devraient être abordés lors de ce forum", a-t-elle ajouté.
Sans surprise les discussions ont tourné autour des multiples barrages que dressent les gouvernements des pays arabes contre ce mode d’expression. Les intéressés prennent en effet des risques parfois insoupçonnables selon les pays. "bloguer est un acte qui peut parfois être répréhensible et source de poursuites juridiques", affirme un Tunisien représentant Global Voices. "La liberté d'utilisation de l'internet dans les pays du Maghreb fluctue entre restriction alétaoire au Maroc et censure systématique en Tunisie", ajoute-t-il.
La blogosphère arabe n’est pas étouffée pour autant, elle ne cesse de s’enrichir et arrive d’ores et déjà à jouer un rôle non négligeable, favorisant la circulation de l’information et aidant à l’expression démocratique.
Ce fut récemment le cas en Egypte, pour des appels à la grève et à des rassemblements. A Bahreïn, les blogs et l'utilisation de Google Earth ont permis de mettre en lumière les inégalités sociales et la résurgence des rivalités ethniques, selon Magharébia.com.
Les blogs du Liban ont enfin permis aux internautes de suivre de près l'évolution de la situation depuis la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël.