Au-delà de la burqa, le débat escamoté de la pratique apaisée de l’Islam dans la République
Le voile intégral, burqa ou niqab, adopté par une minorité de femmes musulmanes a fait irruption au Parlement français. Le port de ce vêtement en public fait débat au point de rassembler plus de 80 députés dont 65 de la majorité présidentielle, tous partants pour une commission d’enquête sur proposition du député-maire communiste de la ville de Vénissieux dans la banlieue sud de Lyon. Ces parlementaires veulent « comprendre le phénomène et définir des propositions afin de lutter contre ces méthodes qui constituent une atteinte aux libertés individuelles sur le territoire national ». Nicolas Sarkozy leur a exprimé son soutien lors de son intervention, lundi, devant les députés et sénateurs réunis à Versailles. « Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons de la dignité de la femme », s'est-il justifié.
Disons-le sans détour : tout ce beau monde a mille fois raison. Le voile intégral est en effet le signe de l’écrasement de la femme sous le prétexte fallacieux de la décence recommandée par la religion musulmane. Cet accoutrement hideux est la négation même de la féminité, il relève plutôt du désir de domination qui dévore les époux machos, et de leurs fantasmes. Et quand bien même elles prétendent le porter volontairement, en toute liberté, les femmes n’en sont pas moins dans une position de soumission, de renoncement à une liberté
Individuelle.
Le fait est seulement que la burqa n’est qu’une des manifestations de l’intégrisme rampant qui fait tâche d’huile sur la pratique de l’Islam en France. Plus préoccupant que le voile intégral, il y a le repli communautaire, la montée de l’intolérance et des idées rétrogrades dans les familles musulmanes, dont les femmes sont évidement les premières victimes. En somme, la fracture qui s’installe entre les musulmans de France et le reste de la société.
Les parlementaires qui se mobilisent ainsi devraient plutôt regarder les choses sous cet angle que de s’en tenir au seul port, très médiatique, de la burqa. Ils seraient mieux inspirés d’aller à la recherche des facteurs qui créent un terrain propice à l’intégrisme. Ils découvriront sans doute que ceux-ci ne sont pas sans lien avec les conditions déplorables d’exercice du culte.
A Marseille, par exemple, deuxième ville de France, les musulmans prient le vendredi, jour saint, dans les rues du centre-ville, à proximité des poubelles. La « grande mosquée » n’en finit plus d’être un projet. Dans ces conditions, entre autres, il ne faut pas s’étonner si les « barbus » trouvent du grain à moudre et beaucoup d’énergie pour répandre des discours et des idées, encourager le repli identitaire et les comportements extrêmes. C’est un fait, en France, l’intégrisme islamiste prospère avant tout sur ce terreau de l’Islam sinistré.
Il ne suffit pas de créer un Conseil du Culte - devenu d'ailleurs lieu d’affrontement entre tendances et de manipulation électorale - et de donner régulièrement la parole au Recteur de la Mosquée de Paris, pour prétendre faire toute sa place à la deuxième religion de ce pays.
Derrière l’agitation parlementaire autour de la question de la budqa, il y a, encore une fois, le débat escamoté de la pratique apaisée de l’Islam dans la République.