France : le FN en embuscade peut encore créer de mauvaises surprises
A Hénin-Beaumont, commune du Pas-de-Calais, l’extrême droite a failli tirer profit de la révocation du maire PS qui dort en prison pour sa gestion douteuse et un paquet de malversations. Le Front National n’a certes pas gagné la mairie, mais il a réalisé un score important de près de 20 points de plus qu'aux précédentes municipales de 2008. La liste conduite par Steeve Briois et Marine Le Pen était largement en tête lors du premier tour avec 39,34% des suffrages. N’était le mur dressé par un « Front républicain », composé de cinq partis de gauche et de l’UMP (majorité présidentielle), l’affaire était dans le sac, qui aurait pu redonner un nouveau souffle au parti de Jean-Marie Lepen.
On le disait moribond, considérablement affaibli par des remous internes, la perte des villes qu’il avait conquise, ses revers électoraux, le Front National vient pourtant de donner beaucoup de frayeur au reste de la classe politique française.
Il savoure sûrement la satisfaction d’avoir provoqué un beau ramdam et de talonner au final la coalition des autres forces politiques
Bien sûr, la gestion désastreuse de la Ville et la division de la gauche n’y sont pas pour rien. Mais pas seulement. L’épisode Hénin-Beaumont a surtout démontré que l’électorat du FN n’a pas fondu, comme on aurait pu le croire, qu’il n’a pas été phagocyté par Nicolas Sarkozy, loin s’en faut. Cet électorat-là préfère toujours l’original à la copie.
A gauche comme à droite, il y a cette leçon à tirer en urgence d’une menace toujours présente de l’extrême droite et de ses idées dans la société française. Le FN en embuscade peut encore créer de mauvaises surprises.