La folie des terriens et la sagesse de la lune
C’est comme un conte de fée : « on a marché sur la lune ! ». Quarante ans après, le récit est toujours aussi captivant, malgré la multiplication, depuis lors, des vols dans l’espace et de la réalisation de nouvelles opérations d’alunissage. On sait tout, ou presque, sur les péripéties de l’expédition : le pilotage manuel du lem avec quelques secondes de carburant, l’usage d’une pointe de stylo pour déclencher le dispositif de décollage au retour, et le discours d’hommage fin prêt sur le bureau présidentiel en cas d’échec. L’exploit historique des premiers pas sur la lune n’a pas fini pour autant de nous faire rêver. Des révélations sont encore sûrement en réserve, qui régaleront les prochaines générations.
Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Mike Collins souhaitent que la mission rebondisse vers de nouveaux défis, vers la planète Mars qui nargue tous les passionnés des expéditions spatiales. Ce ne sera probablement pas le fait de Barack Obama qui semble vouloir garder d’abord les pieds sur terre face aux menaces sur l’environnement. Mais eux ont naturellement besoin d’en parler et d’en rêver.
Ils continueront aussi à rêver du spectacle merveilleux de notre planète en goguette dans l’infini. Ils ont gardé en mémoire cette image saisissante de la terre comme « un joyau suspendu dans le noir de l’espace, et qui a l’air paisible, sereine et fragile… ».
C’est pourquoi, un peu plus que les autres sans doute, les cosmonautes d’Apollo 11 en ont gros sur le cœur de voir ce «joyau-là», la terre, étouffer de pollution, périr à petit feu.
Mêlés à leurs souvenirs, il y a un sentiment d’amertume devant l’état du monde. Et une leçon à méditer : la folie des terriens face à la sagesse de la lune.