Les avions qui transportent les humanitaires en Afrique bientôt cloués au sol
C’est à peine croyable, mais c’est ainsi. Les vols humanitaires a destination de l’Afrique pourrait bien s’arrêter faute de financement. Le Service aérien humanitaire de l'ONU (UNHAS), qui est géré par le PAM (Programme alimentaire mondial), assure le transport des travailleurs humanitaires sur des opérations d'urgence. Leur présence est infiniment précieuse pour des populations meurtries par les conflits guerriers et les catastrophes naturelles.
Pierre Carrasse, chef de la branche aérienne du PAM, pousse un cri d’alarme: "Nous transportons des milliers de travailleurs humanitaires vers des endroits dangereux et reculés dans le monde entier. Comment pourront-ils atteindre les populations s'ils n'ont pas d'avions ? Comment le PAM pourra-t-il secourir les affamés ? Comment les médecins pourront-ils soigner leurs patients ? Comment les populations pourront-elles avoir de l'eau potable si les ingénieurs qui construisent les puits ne peuvent se déplacer ?" Mais qui l’entendra vraiment ?
Dans ces conditions, les 250.000 réfugiés du Darfour et les 180.000 personnes déplacées dans l'est du pays n’ont plus qu’à agoniser de faim et de manque de soins. Le service aérien qui dessert une dizaine de destinations pour y acheminer une moyenne annuelle de 4000 humanitaires peut encore tenir jusqu’au 15 août. Même cas de figure au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée.
L'UNHAS intervient au Tchad, en Somalie, en République démocratique du Congo, en Ethiopie, en République centrafricaine, en Afrique de l'ouest et en Afghanistan, avec un budget de 160 millions de dollars américains en 2009.
Depuis le début de l'année, le service a reçu moins de 40 millions de dollars de contribution.
Il y a décidément quelque chose qui ne tourne par rond. Cette situation pour le moins absurde est significative des difficultés de fonctionnement des systèmes d’aide humanitaire encadrés par l’ONU, dont l’impuissance est de plus en plus évidente.