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L’hommage à Francis Jeanson : un message de Bouteflika à la France.

Les médias français ont à peine murmuré la nouvelle de sa disparition. Une nouvelle «balancée» en vitesse, entre les incendies de forêt, la colère des agriculteurs, la prime à la casse qui dope la vente de voitures neuves et les faits divers. Une dépêche ordinaire pour marquer le coup en somme. Francis Jeanson, créateur du réseau des « porteurs de valises », de soutien au FLN durant la guerre d’indépendance a disparu quasiment dans l’anonymat. Jusqu’à preuve du contraire, la presse, à l'exception du quotidien communiste l'Humanité, et les hommes politiques français l’ont petitement boudé à sa dernière heure.

L’Etat Algérien, par la voix de son président, a rendu en revanche un hommage mérité à Francis Jeanson. C’est évidement la moindre des reconnaissances envers un intellectuel engagé qui n’a pas hésité à traduire courageusement dans les actes son attachement à une cause qu’il jugeait juste. Mais pas seulement.

L’engagement historique de Francis Jeanson est aussi un fait dont il faut se saisir pour reconstruire les relations entre les deux pays estime le président Algérien. "Il est urgent, au moment où Francis Jeanson nous quitte, de reprendre, sur les deux rives de la Méditerranée, son message de lumière et de l'amplifier pour ouvrir plus grandes les portes d'un avenir convivial, dont il a démontré la possibilité".

Car Francis Jeanson était « convaincu qu'il contribuait, dans le même temps, à libérer la France de sa boursouflure coloniale », a salué Abdelaziz Bouteflika, rappelant que le «porteur de valises» défendait aussi une certaine idée de la France, supposée être à l’avant-garde de la défense des Droits de l’Homme et des libertés.

Bouteflika revient ainsi poliment à la charge pour demander à la France de faire un pas de plus dans la reconnaissance des crimes coloniaux et de se résoudre enfin à demander pardon au peuple Algérien. C’est effectivement la plus belle leçon à tirer des engagements de Francis Jeanson, Fernand Yveton, Henri Maillot, Maurice Audin, Maurice Laban et d’autres encore, anonymes, qui ont fait honneur à la France en luttant contre le colonialisme.

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