Droits de l’Homme: Damas pointé du doigt par des ONG
Huit ONG, dont la FIDH, Amnesty International France, la Ligue des droits de l'homme, l'Organisation mondiale contre la torture, ont adressé une lettre ouverte au président français afin qu'il accorde « une attention particulière à la question fondamentale de la situation des droits de l'homme » en Syrie.
Dans cette lettre, elles rappellent - l'État d'urgence en vigueur depuis quarante-cinq ans dans ce pays «qui autorise toutes les dérives autoritaires» : harcèlement et persécution de militants politiques et de défenseurs des droits de l'homme, pratique de la torture en toute impunité, arrestations et procès intentés aux voix dissidentes, notamment contre les membres du Conseil national de la déclaration de Damas...
« Dans ce pays, ceux qui luttent pacifiquement pour la reconnaissance de leurs libertés fondamentales ont besoin de votre soutien », écrivent les signataires qui demandent au chef de l'État « d'intervenir auprès du président Bachar Al Assad » afin qu'il procède « à la libération immédiate et inconditionnelle d'Anouar al Bouni, Michel Kilo et Mahmoud Issa et tous les prisonniers d'opinion, la protection de tous les détenus contre la torture et les mauvais traitements (...), le respect par la Syrie de ses engagements internationaux en matière de droits de l'homme ».
Effectivement, s’agissant de ses opposants qu’il assimile un peu vite à des « terroristes », le régime syrien ne fait pas dans la dentelle. Il en est ainsi de son comportement avec les dirigeants de la Déclaration de Damas : en réponse à l’appel lancé le 1er décembre 2007 par cette organisation pour une issue démocratique à la crise, le pouvoir syrien a répondu par l’arrestation de ses principaux dirigeants avant de les condamner à de lourdes peines de prison.
Cela étant, le constat établi par ces ONG vaut par ailleurs pour tous les pays du sud méditerranéen. Du Maroc à Israël en passant par la Syrie, aucun pays ne respecte tout à fait les droits de l’Homme et la liberté d’expression.
Peut-on affirmer qu'Israël respecte les droits humains quand on sait que plusieurs milliers de Palestiniens suspectés de « terrorisme », dont des enfants, sont détenus sans jugement dans les prisons israéliennes, que des enfants sont régulièrement tués par l'armée d'occupation, et ce, sans compter le fait que Gaza est une prison à ciel ouvert !
Et que penser de la Libye de Kadafi, de la Tunisie de Ben Ali, et, à un degré moindre en comparaison avec ces deux derniers, de l'Égypte de Moubarak, du Maroc de Mohamed VI et de l'Algérie de Bouteflika !