L'ex-président Hosni Mobarak lors de son premier procès... (DR)

Egypte : la Justice tire un trait sur les faits reprochés à Hosni Moubarak

L’ex-Rais pourra sans doute mourir dans son lit, en son domicile, et non dans une cellule de prison. La justice égyptienne a abandonné, samedi 29 novembre, les charges de complicité de meurtre qui le visaient. L'ancien président était jusque-là accusé d'avoir donné ordre de tirer sur les manifestants qui réclamaient son départ en 2011.

Plus question non plus de charges de corruption pour avoir autorisé, avec son ex-ministre du pétrole, les exportations d'hydrocarbures vers Israël. L'ancien ministre de l'intérieur Habib El-Adli et six conseillers sont également blanchis des accusations de « complicité de meurtre ».

La police a ensuite vite fait de disperser à coup de gaz lacrymogène quelque 300 manifestants qui s’étaient rassemblés Place Tahrir, épicentre de la Révolution en 2011. Un homme a été tué.

Des unités de l’armée avaient pris position la vieille en prévision des réactions. Le dossier était bien ficelé pour le blanchiment de Moubarak. La plupart des témoins, des hauts responsables de la police et de l'armée en poste sous son régime, avaient livré des témoignages qui lui étaient favorables lors de son deuxième procès en Mai 2013.

 Moubarak avait été condamné en juin 2012, lors d'un premier procès, à la prison à perpétuité. Cette sentence avait été annulée pour des raisons techniques, et l'affaire, rejugée.

L’ex-maréchal Abdel Fattah Saïd Al-Sissi qui commence à prendre racine au pouvoir consolide un régime totalitaire où l’armée conserve une place de choix dans le système économique et qui semble de plus en plus semblable à celui de Hosni Moubarak.