Le premier minsitre grec, Georges Panpandréou (DR)

Grèce : Papandréou s’en remet à la «volonté du peuple» pour le plan d’austérité

Coup de tonnerre sur la zone euro : plutôt que d’approuver immédiatement le «plan de sauvetage» de l’économie grecque prévoyant un effacement d’une partie de sa dette et de nouveaux prêts internationaux de 100 milliards d'euros, en échange d’un renforcement des contrôles sur sa politique budgétaire, le premier ministre Georges Papandréou a annoncé lundi 31 octobre sa décision de soumettre l’accord à un référendum.

Les Grecs "veulent-ils l'adoption du nouvel accord ou le rejettent-ils ? Si les Grecs n'en veulent pas, il ne sera pas adopté", a déclaré le premier ministre. "Nous faisons confiance aux citoyens. Nous croyons en leur jugement. Nous croyons en leur discernement, a poursuivi M. Papandréou. La volonté du peuple grec s'imposera à nous." Le référendum serait organisé début janvier, selon la presse grecque.

L'opposition voit dans cette décision une façon d'éviter la convocation d’élections générales anticipées. Mais c’est surtout dans la zone euro que l’annonce sème le trouble. Les Allemands seraient stupéfaits, dit-on, et les Français consternés. « Le geste des Grecs est irrationnel et de leur point de vue dangereux », estime-t-on dans l’entourage du président Sarkozy qui croyait en avoir fini avec le dossier, se présentant comme le grand sauveteur de l’Europe au bord de l’implosion.

Mais c’était sans compter avec la colère d’une large majorité de citoyens grecs radicalement opposés à des accords qui supposent l’abandon de la souveraineté du pays et contraignent à de nouveaux sacrifices avec pour seul souci la réponse aux exigences des marchés financiers. Si les grecs venaient à rejeter le plan de Bruxelles, l’Europe libérale alors au pied du mur se verrait dans l’obligation de revoir sa logique et d’inventer de nouveaux modes de fonctionnement solidaire dans la zone euros, à moins de prendre le risque d’un éclatement lourd de conséquences.