le romancier Ahmed Naji, 30 ans, qui a écopé de trois ans de prison ferme... (DR)

Les intellectuels égyptiens, bête noire d’Al Sissi

Police, services, justice… les appareils répressifs égyptiens se déchaînent contre les intellectuels dans une chasse aux sorcières organisée. L’atteinte à la morale ou à la religion est l’argument tout trouvé pour museler écrivains, artistes, libres penseurs.

Dernière victime connue de ce délire obscurantiste, le romancier Ahmed Naji, 30 ans, qui a écopé de trois ans de prison ferme pour un chapitre de sa fiction «l’Usage 
de la vie» jugé immoral. La justice aurait réagi à la plainte d’un lecteur !

La liste est de plus en plus longue de créateurs qui subissent les foudres de ces gardiens des mœurs improvisés avec la bénédiction du pouvoir. En fait, un spectre hante le régime égyptien d’Abdel Fattah Al Sissi : le nouveau souffle culturel de la société civile, le rebond des aspirations à la démocratie. Chassez le naturel…