La place Tahrir est à nouveau le lieu de rassemblement de l'opposition à un pouvoir détenu cette fois par les islamistes... (Xinhua)

Egypte: la Constitution enjeu à haut risque, la place Tahrir siège de la contestation

Le texte de la Constitution adopté vendredi 30 novembre par l'Assemblée constituante dominée par les islamistes provoque un vaste mouvement de contestation dans le camp des démocrates et des laïques. La place Tahrir est à nouveau le lieu de rassemblement de l'opposition à un pouvoir détenu cette fois par les islamistes. Ces derniers tentent une démonstration de force en organisant des marches en faveur du président Mohamed Morsi

A l'heure où ces lignes sont écrites, les correspondants de presse rapportent que les pro-Morsi organisent une marche "de la légitimité et de la charia" en soutien au projet de Constitution. Ils évitent toutefois la place Tahrir, noire de monde, redevenue le siège de la contestation.

La veille, plusieurs milliers d'Egyptiens ont participé à des manifestations au Caire, à Alexandrie et dans plusieurs autres villes dans le Delta du Nil et le long du canal de Suez. "Le peuple veut la chute du régime", ont-t-ils scandé, comme lors de la chute de Moubarak en février 2011.

Deux personnes ont été tuées et plusieurs centaines d'autres blessées lors de ces manifestations, rapportent des sources concordantes.

La publication, le 22 novembre dernier, d'un décret qui élargit les prérogatives de Mohamed Morsi a mit le feu aux poudres. Ce texte empêche toute contestation des décisions présidentielles dans l'attente de l'élection d'un nouveau parlement, ce qui ne devrait pas intervenir avant mi-2013.

La confrérie des Frères musulmans, formation politique la mieux organisée du pays, et ses alliés salafistes du parti Al-Nour s'estiment en mesure de mobiliser suffisamment d'électeurs pour remporter le référendum.