A l’évidence, la vague de contestation vise surtout la ploutocratie installée au cœur du Makhzen... (DR)

Maroc: la contestation de la monarchie s’exprime sur les murs

La police marocaine est sur les dents, mobilisée sur la piste de tagueurs auteurs d’inscriptions antiroyalistes sur des murs, notamment à Oudja, ville frontalière avec l’Algérie, rapporte le site d’information arabophone Lakome.

Le site publie des photos des tags en question : «La corruption au Palais», «Vive le peuple!», peut-on lire de la part «d’activistes opposés au régime qui appellent à sa chute et à la libération de tous les prisonniers politiques du royaume», interprète Lakome

L’inscription : «Tous les chemins de la corruption mènent au Palais royal», aurait fait un buzz sur les réseaux sociaux. «Tyran VI», ferait directement allusion au souverain actuel.

Les tags anti royaume auraient également fait leur apparition à Casablanca sur les murs de bâtiments d’institutions.

Ce mode de contestation aurait débuté il y a plus d’un mois dans la ville de Tétouan, au nord du pays, sur la façade méditerranéenne, pendant que le souverain y passait des vacances, selon le site.

La ploutocratie au cœur du Makhzen…

Les tags y dénonçaient alors certaines personnalités politiques et des proches du régime soupçonnés d’être corrompus ou impliqués dans le trafic de drogue .

Le site Lakome révèle enfin que ces tags contestataires auraient été déclenchés par un appel sur Facebook encourageant la population à exprimer son opposition au régime.

Le Palais, tout autant que le gouvernement dirigé par les islamistes, est la cible de critiques émanant de la société civile, dénonçant notamment les atteintes aux libertés et la corruption. Mais à l’évidence, la vague de contestation vise surtout la ploutocratie installée au cœur du Makhzen.

Notons que le roi Mohammed VI a récemment ordonné une enquête dans les milieux de la douane et de la police sur la corruption et les mauvais traitements dont sont victimes les résidents à l’étranger lors de leur retour au pays, après de nombreuses plaintes.