En charge de l'affaire des paris truqués impliquant neuf joueurs du MAHB la saison passée, Brice Robin a dévoilé un dossier très fourni...

MAHB : Les « pieds nickelés » sont face à leur sort judiciaire !

Médiaterranée Languedoc-Roussillon fait le point sur les derniers rebondissements de l'affaire des paris truqués qui, depuis mardi dernier, n'en finit pas d'exploser, au MAHB comme ailleurs... Ça y est, nous y sommes... Au stade ultime de la bombe médiatique à déflagrations multiples lancée mardi dernier par France 3 Languedoc-Roussillon. Ce qui ne veut pas dire que les éclats de cette affaire plus que jamais entre les mains de la justice, désormais, ne se feront pas encore sentir pendant longtemps. En premier lieu pour toutes les personnes directement visées par ce procès et pour le club du MAHB, qui a bien compris, dans toute cette adversité, qu'il fallait rester debout et regarder vers l'avenir...

Quid des mises en examen

Aujourd'hui, nous saurons très vite (voir ci-dessous) quelle sera la nature de la mise en examen qui s'abattra - ou pas - sur les 12 personnes (dont les frères Karabatic) qui viennent d'être présentées au juge d'instruction en charge de l'affaire, à leur retour de Paris dans la capitale du Languedoc-Roussillon. Cette fin n'est donc qu'une fin d'étape et un nouveau commencement... C'est ce que montre, aussi, la conférence de presse donnée hier par le procureur de la République Brice Robin.

Ce point presse a été dénoncé comme « une violation du secret de l'instruction » et «  un véritable réquisitoire » par Me Caty Richard, avocate de Wissem Hmam et Me Michael Corbier, au soutien de Nikola et Luka Karabatic, peut-on lire dans L'Equipe... Mais face à la rudesse de cette volée de bois vert emmanchée, on peut aussi se demander si ces avocats n'étaient pas passablement agacés par le flop immédiat de la ligne générale de défense qui consistait à dire que les personnes interpellées avaient parié sur ce match sans vouloir le truquer. Et, encore mieux, qu'il n'avaient pas triché, alors que le simple fait de parier dans les conditions reconnues ces derniers jours leur est strictement interdit !

Un terrain technico-judiciaire

Au-delà de cet argument qui montre que la défense des joueurs incriminés tente visiblement d'amener l'affaire sur un terrain strictement technico-judiciaire - ce qui reste particulièrement difficile, voire impossible, comme le montre cette affaire, quand on touche à de profondes questions de société au travers du comportement de sportifs de haut niveau reconnus au niveaux local, national et international -, on en sait toujours plus sur ce lourd dossier, jour après jour...

Hier, le procureur Brice Robin a joué la transparence en mettant sur la table, devant la presse et les citoyens, une grande partie des éléments à charge de son dossier patiemment constitué ces derniers mois. Des éléments qui, pour certains d'entre-eux, étaient déjà largement relayés dans les médias, mais se sont trouvés là mis en lumière de façon formelle et précise, tout de go, par le magistrat à l'origine de l'ouverture de cette information judiciaire, le 1er août dernier.

« Des liens très étroits ont été tissés entre les joueurs et leurs parieurs », a notamment expliqué Brice Robin, avant d'expliquer que ces paris étaient suspects à « quatre niveaux »...

Voir cet extrait du point presse tenu par le Procureur de la République Brice Robin :

« Peut-on jouer normalement un match quand on a engagé personnellement des sommes aussi importantes et quand on sait qu'on a parié la défaite de son club? », s'est interrogé judicieusement Brice Robin à l'occasion de ce point presse, où le magistrat a également clairement blanchi Patrice Canayer et Rémi Lévi de toutes suspicions : « Les deux responsables des clubs sont totalement innocents dans cette affaire ».

Luka Karabatic et Jeny Priez filmés par une caméra ?

Pendant que certains sont déchargés de toutes responsabilités, d'autres le sont de plus en plus... C'est le dernier rebondissement médiatique survenu ce matin : on apprend sur le blog de l'AggloRieuse, que dans des images filmées par une « caméra », « on voit Luka Karabatic et sa concubine, une présentatrice vedette de NRJ 12, [Jeny Priez, Ndlr] parier sur cette rencontre dans un tabac-presse »...

En attandant que la justice suive son cours à son rythme, forcément plus long que l'emballement médiatique généré par la publication de ce scoop, et de manière contradictoire, Médiaterranée Languedoc-Roussillon mettra tout de même en exergue cette phrase de Brice Robin qui donne peut-être un début de la réponse à la question que tout le monde se pose, incrédule, depuis l'explosion de cette affaire : pourquoi des joueurs arrivés à un tel niveau de performances ont-ils risqué de tout perdre pour quelques euros de plus, au regard de leurs salaires respectifs ?

« Je trouve personnellement assez infligeant que les joueurs qui ont gagné - et leur talent le méritait - des titres aussi exceptionnels que Champion Olympique ou Champion du Monde puissent se laisser aller à de tels érrerements pour quelques milliers d'euros et je trouve cela assez triste, voire même assez bête, a commenté Brice Robin. Mais un de mes maîtres à l'université m'a toujours dit que la bêtise humaine, c'est la seule chose qui donne une idée de l'infinie. Et en l'espèce, je crains qu'ils découvrent assez rapidement que la roche Tarpéienne n'est pas aussi éloignée que cela du Capitole ».

Autre sentence qui risque bien de rester une phrase culte dans cette affaire des paris truqués : celle de la comparaison des Montpelliérains interpellés dimanche soir à « des pieds nickelés ». Une métaphore que l'adjoint aux sports de Montpellier démissionnaire officiellement depuis hier, pour raison de non-cumul des mandats suite à son élection comme député de la 9ème circonscription de l'Hérault, a expliqué à France 3 Languedoc-Roussillon.

Voir les explications apportées par Patrick Vignal sur l'usage de l'expression « pieds nickelés » :