Tunisie : affrontements entre les migrants subsahariens et les forces de police

Tunisie : affrontements entre les migrants subsahariens et les forces de police

La tension monte à nouveau entre les migrants subsahariens et les autorités tunisiennes. Des affrontements ont éclaté à el-Hamaziah, à 20 km au nord de Sfax vendredi 24 novembre. Un fourgon de police a été attaqué et carbonisé. 

Les faits ont eu lieu suite à une intervention des forces de police venues détruire les bateaux en métal utilisés par les migrants pour rejoindre l'Italie.

Le véhicule a été brûlé, quatre représentants des forces de l'ordre ont été blessés et un fusil d'assaut aurait été volé. Les autorités n'ont pas confirmé le vol, mais la présence sécuritaire laisse penser qu'il est possible. 

Bloquer les migrants en échange de subventions européennes

Depuis lors, les policiers font des rondes sans arrêt pour surveiller les groupes de migrants et ceux qui marchent le long de la route. Vingt Subsahariens et deux Tunisiens ont été arrêtés. 

Les policiers ont détruit leur campement en représailles et ont recherché de l'argent et des téléphones, ce qui a alimenté la colère des migrants. Certains se demandent pourquoi ils ne sont pas autorisés à partir en Europe et soupçonnent que la Tunisie les bloque pour obtenir des subventions de l'Union européenne.

Depuis le début de l'année, plus de 151 000 clandestins sont arrivés en Italie, dont la plupart sont partis de Tunisie. La région de Sfax est devenue le principal point de départ. 

Depuis cet été, des centaines de migrants ont été arrêtés et abandonnés aux frontières libyenne et algérienne, sans eau ni nourriture, repoussés par les trois pays et errant pendant des semaines. 

La situation précaire dans laquelle ils vivent est catastrophique. Une Guinéenne de 26 ans, a marché 20 km pour rejoindre el-Hamaziah, où elle vit dans le champ d'oliviers sans abri, sans travail et sans autre perspective que de prendre un bateau, rapporte la presse. 

Depuis février, les choses ont changé et les migrants ne peuvent plus vivre en Tunisie, travailler ou avoir certains droits. Les risques d'expulsion sont élevés. Ils dépendent de la générosité des locaux pour se nourrir, lesquels sont par ailleurs confrontés au chômage et à une forte inflation.