En Tunisie, les migrants subsahariens victimes de réseaux kidnappeurs

En Tunisie, les migrants subsahariens victimes de réseaux de kidnappeurs

Traqués par la police, victimes de racisme et d’actes de violence, refoulés dans le désert dans des conditions inhumaines, notamment suite aux déclarations incendiaires du président Kaïs Saied présentant leur présence en Tunisie comme une opération de changement démographique du pays, les migrants subsahariens sont aussi victimes de traite, selon une enquête publiée par le journal Le Monde dans son édition du mercredi 27 décembre.

Dans la ville de Sfax, des migrants sont kidnappés par d'autres migrants qui cherchent ensuite à les rançonner, rapporte Le Monde. Un jeune Ivoirien du nom de Koné, par exemple, n'a plus aucune nouvelle de sa demi-sœur Mariam, 15 ans, depuis qu'elle a été capturée. 

Recours aux transporteurs clandestins…

Ces enlèvements visent à extorquer de l'argent aux familles des victimes, la somme demandée pouvant monter à quelques centaines d'euros. Plusieurs cas ont été signalés depuis octobre et des témoignages de proches ainsi que des preuves de paiements pour la libération des otages ont été recueillis. Les autorités tunisiennes travaillent avec les avocats et les groupes de défense des droits de l'homme pour lutter contre ce trafic. 

Les migrants subsahariens sont  par ailleurs obligés de recourir au marché noir pour le transport, où les prix ont augmenté à la suite des sanctions envisagées contre quiconque transporterait des migrants en situation irrégulière. 

En dépit de ces efforts des autorités, le réseau de kidnappeurs reste actif et dangereux, comme en témoignent les histoires des victimes et des personnes impliquées qui ont contribué à payer les rançons.