scènes de liesse au coeu du Caire après la chute de Morsi... (Xinhua)

L’armée dépose Morsi et annonce une «feuille de route»

L’armée a officiellement déposé Mohamed Morsi mercredi dans la soirée et annoncé comme prévu une « feuille de route ». L’institution a répondu aux attentes de millions d’égyptiens entrés en rébellion contre la dictature islamiste et pour le progrès social.

Selon le journal Al-Ahram, la « feuille de route » prévoit une "suspension de la Constitution" pour une durée pouvant aller jusqu'à un an. Le texte voté par la majorité islamiste en décembre dernier ouvrait la voie à une islamisation de la société égyptienne.

La "feuille de route" prévoit également un gouvernement intérimaire "sans appartenance politique", selon le journal.

Il sera formé pour "la période de transition", sous "la direction d'un des chefs de l'armée". Ces autorités de transition devront "préparer des élections présidentielles et législatives dans l'ordre qui sera déterminé par la nouvelle Constitution, ajoute Al-Ahram. L'armée, durant toute la période de transition, supervisera ces procédures (...) afin d'assurer leur mise en œuvre en toute impartialité."

Dans le même temps, "un Conseil présidentiel de trois membres, dirigé par le président de la Cour suprême constitutionnelle", sera chargé "d'administrer les affaires du pays", pendant "une période transitoire allant de neuf mois à un an". Ce Conseil est une revendication de l'opposition, notamment du mouvement Tamarrod, à l'origine des manifestations massives réclamant le départ de Mohamed Morsi.

Citant "des sources fiables", Al-Ahram affirme que l'armée s'est assurée de placer "sous contrôle les Frères musulmans" dont est issu Mohamed Morsi.

Le quotidien évoque des "avoirs bloqués" et des interdictions de quitter le pays à l'encontre d'"un grand nombre" de membres des Frères musulmans et de leur vitrine politique, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ).

Selon le journal, les forces de sécurité ont perquisitionné des locaux de la puissante confrérie et découvert des armes et des munitions. Al-Ahram ajoute que quiconque s'opposera à ces mesures pourra être placé "en résidence surveillée, avant d'être soumis aux tribunaux" révolutionnaires.