L'ancien président de la République, Jacques Chirac (DR)

France: un rapport médical éviterait à Jacques Chirac d'être présent à son procès pour emplois fictifs

L'ancien président de la République âgé de 78 ans, ne sera vraisemblablement pas présent à son procès sur les emplois fictifs à la mairie de Paris, qui s'ouvre lundi 5 septembre. Ses avocats auraient fait valoir un dossier médical attestant qu'il est dans l'incapacité de subir l'épreuve de la comparution.

M Chirac est poursuivi dans le cadre de deux affaires du temps où il était maire de Paris et président du RPR (Rassemblement pour la République), dans les années 90, pour "abus de confiance", "détournement de fonds publics" et "prise illégale d'intérêt".

Selon un rapport médical cité par le journal Le Monde, M.Chirac souffre d'une affection neurologique qui "s'est dégradé depuis quelques mois", et se trouve dans une état de "vulnérabilité" qui ne lui permet pas de répondre aux questions sur son passé. L'ancien président souhaite néanmoins que son procès ait normalement lieu avec la présence de ses avocats et aux dates prévues pour les audiences.

"On peut discuter avec lui pendant quelques instants, mais il oublie un peu, il ne reconnaît pas forcément les gens. Il est dans sa bulle. Aller le torturer avec des questions comme cela, est-ce qu'il a besoin d'être là ? C'est une question de bon sens. Ce serait une image catastrophique de voir cet homme âgé répondre quelques fois à côté, avoir besoin de ses avocats pour qu'il comprenne, ou qu'ils répondent à sa place...", a commenté sur Europe 1 Bernard Debré, député UMP de Paris et médecin.

"Dans cette affaire, ce qui m'émeut et m'affecte personnellement, c'est l'état de santé du président de la République. [...] J'ai pour lui une grande affection et de voir son état de santé fragilisé est pour moi une mauvaise nouvelle", a déclaré Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre de Jacques Chirac.

"Il a un problème réel d'audition parce qu'il ne souhaite pas s'appareiller et il n'entend pas très bien donc il faut parler fort, et comme toute personne de cet âge il y a des hauts et des bas mais sinon il n'y a rien de grave", a estimé de son côté Renaud Muselier, député UMP des Bouches-du-Rhône .

"Encore une fois, on utilise des manœuvres de dernière minute, l'objectif étant bien évidemment que Jacques Chirac ne comparaisse pas de son vivant devant un tribunal", estime l'avocat d'Anticor, Me Jérôme Karsenti, représentant de l'association l'association anti-corruption Anticor, partie civile au procès.

Le tribunal peut décider de la poursuite du procès en l'absence de l'ancien président, demander une contre-expertise médicale ou renvoyer à une audience ultérieure.