Un «non» des Italiens à la réforme des institutions voulue par Matteo Renzi ouvrirait aussi la voie à des législatives anticipées (Photo DR).

Italie : Matteo Renzi joue son avenir politique sur une réforme constitutionnelle

Les Italiens sont appelés à se prononcer ce dimanche 4 décembre sur une vaste réforme constitutionnelle portée par Matteo Renzi. Un référendum de la plus haute importance pour le président du Conseil, l’Italie et l’Union européenne. 

Faire de l'Italie un pays plus gouvernable

La réforme proposée diminuerait les pouvoirs du sénat et donnerait plus de pouvoir au chef du gouvernement, qui vante la modernisation de la vie politique italienne. Elle assurerait davantage de stabilité, selon ses défenseurs, et éviterait les combinazioni qui ont caractérisé la vie politique italienne. A ce jour, tout projet de loi adopté par une des branches du Parlement doit obtenir le feu vert de l’autre. En cas de grave désaccord, un texte de loi peut ainsi rester au fond d’un tiroir pendant plus de 20 ans.  

Cette réforme constitutionnelle vise à réduire le nombre de sénateurs de 315 à 100, ainsi que les responsabilités des gouvernements régionaux, ce qui provoque leur mécontentement.

Pour mettre fin à l'instabilité politique (l'Italie a vu défiler 60 gouvernements depuis 1946 !), Matteo Renzi plaide pour le renforcement des pouvoirs du gouvernement.  Son chef resterait cinq ans au pouvoir avec une majorité parlementaire garantie.
 

Le camps du NON déterminé à faire barrage 
 

Dans le camp du « non » militent le Mouvement 5 étoiles du populiste Beppe Grillo, - la deuxième formation politique en Italie -, Forza Italia et la Ligue du nord, de Matteo Salvini.
 
Pour les Européens, la victoire du « non » signifierait perdre un allié de poids dans la volonté de changer l’Europe en la rendant moins technocrate, plus sociale et plus unie. Cela pourrait même entrainer l'Italixit, et la chute de certaines banques selon certains experts.La zone Euro pourrait se réveiller le 5 décembre dans une nouvelle tourmente.
 
Un «non» des Italiens à la réforme des institutions voulue par Matteo Renzi ouvrirait aussi la voie à des législatives anticipées. Avec une dette accumulée de 2200 milliards d'euros, le pays reste à la traine. Malgré quelques réformes, l’économie est sinistrée: chômage de masse (11, 7 % de chômage au niveau national), des banques sont en faillites. Cela suffirait à justifier un éventuel vote sanction au profit des mouvements anti-européens.