L’Italie envisage d'accueillir 452 000 travailleurs étrangers d’ici à 2025

L’Italie envisage d'accueillir 452 000 travailleurs étrangers d’ici à 2025

Alors que les Parlementaires français s’apprêtent à voter une loi sur l’immigration calée sur les exigences de la droite et de l’extrême-droite, en Italie, Giorgia Meloni a décidé d'autoriser l'entrée de 452 000 travailleurs étrangers d'ici 2025, ce qui représente les quotas d'immigration légale les plus importants depuis douze ans.

Les secteurs concernés par cette décision sont l'agriculture, la restauration et la pêche, qui souffrent tous d'une pénurie de main-d'œuvre en raison du vieillissement de la population italienne

Giorgia Meloni a dû se montrer plus souple face aux besoins en main-d'œuvre de son pays malgré son élection sur un programme anti-immigration. Elle a réaffirmé son objectif de faire diminuer drastiquement le nombre d'arrivées en Italie, mais a admis que les résultats ne sont pas ceux attendus. 

Près d'un demi-million de nouveaux permis de séjour sur trois ans

Afin de montrer sa détermination en matière de refoulements, elle a fait monter à la tribune de la fête de son parti le Premier ministre albanais, Edi Rama, qui a accepté d'ouvrir deux centres pour recevoir les migrants recueillis en mer par la marine italienne, et le chef du gouvernement britannique, Rishi Sunak, qui a invoqué le radicalisme de Thatcher contre l'immigration illégale.

La cheffe du gouvernement, consciente de la demande de main-d'œuvre de la part des entreprises, a approuvé l'octroi de près d'un demi-million de nouveaux permis de séjour sur trois ans. Dans l'agriculture, le principal syndicat se plaint du manque de 100 000 travailleurs, tandis que dans les entreprises manufacturières du nord du pays, le manque d'ouvriers est tout aussi important.

Le gouvernement Meloni justifie sa décision en expliquant qu'il n'est pas opposé à l'immigration légale et qu'il souhaite lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs. Cependant, selon l'avocat Gianfranco Schiavone, président du Consortium italien de solidarité, la majorité des demandeurs sont en réalité des clandestins déjà présents en Italie, ce qui équivaut à une régularisation cachée.

Malgré les critiques sur l'inefficacité de la politique migratoire du gouvernement, le parti Fratelli d'Italia reste le plus populaire avec plus de 30% des intentions de vote.