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Les gouverneurs du FMI et de la Banque Mondiale en conclave à Istanbul

Les gouverneurs de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) se sont réunis mardi à Istanbul en session plénière des assemblées générales pour discuter de la relance économique et des réformes du système financier international.

"La crise financière mondiale nous donne des leçons et de l'expérience. Les décideurs du monde devraient réfléchir sur les causes profondes de cette crise", a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Non sans mettre en garde les institutions internationales contre le protectionnisme.

"L'ancien ordre économique international s'efforce de s'adapter au changement avant la crise. Les perturbations d'aujourd'hui ont dévoilé la distance importante et la nécessité impérieuse. Il est temps que nous nous accélérons et faisons des progrès", a souligné pour sa part M Robert. Zoellick, président de la Banque Mondial.  Il a ajouté que les actionnaires de la banque devrait accorder la moitié de ses droits de vote aux pays en développement, malgré les actuelles réformes qui visent à relever leur à au moins 47%.

Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, a affiché quant à lui un certain optimisme, estimant que "Le monde est à une position différente. Les craintes se sont transformés en des espoirs". Avant l'ouverture de ces réunions annuelles, le FMI a relevé de 2,5% à 3,1% ses prévisions de la croissance de l'économie mondiale pour l'année 2010, en annonçant la "fin" de la récession mondiale.

M. Strauss-Kahn a également indiqué que l'économie mondiale reste dans une position instable. "Une sortie prématurée de relances budgétaires pourrait étrangler le redressement", a-t-il averti, exhortant les décideurs à élaborer des stratégies fiables et à les mettre en oeuvre avec prudence.

Le ministre chinois des Finances, Xie Xuren, a demandé au FMI et à la BM d'accélérer les réformes permettant de donner aux pays en voie de développement une voix plus forte en rapport avec leur poids économique.

Le FMI envisage en effet de transférer au moins 5% des droits de vote des pays jusqu'ici sur-représentés vers les économies dynamiques émergentes et en développement avant janvier 2011, mais la mise en oeuvre des anciennes réformes a pris un retard, a révélé M. Strauss-Kahn.

"Seuls 36 sur 11 pays ont approuvé la législation relative aux réformes de quote-parts et des droits de vote de 2008", a précisé M. Strauss-Kahn. "J'appelle ces pays à faire des progrès aussi rapidement que possible. "

La session plénière des assemblées annuelles des conseils de gouverneurs du FMI et de la BM a ouvert à Istanbul avec la participation des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales de 186 pays membres des deux institutions financières.

Les conseils de gouverneurs, instances suprêmes des deux institutions financières internationales, se réunissent une fois par an en assemblées générales.