"Toutes ces mesures vont affecter profondément les Grecs car tout est aboli, les droits du travail et tout ce qui a été gagné à la sueur des combats... " (Photo archives Xinhua)

Nouvelle grève générale en Grèce, plus de 60.000 personnes dans la rue

La Grèce était une nouvelle fois paralysée par une grève générale de 48 heures mardi 6 novembre dans la matinée. Un mouvement de masse pour dénoncer les plans d’austérité draconienne imposés par Les bailleurs de fonds internationaux, UE et FMI. Plus de 60.000 personnes ont manifesté à travers le pays.

Près de 40 000 personnes manifestaient à la mi-journée à Athènes et 20 000 à Salonique. Dans la capitale, deux défilés, l'un de quelque 15 000 personnes, organisé par le Front des travailleurs (PAME, Panergatiko Agonistiko Metopo), proche des communistes, l'autre par des syndicats du privé GSEE et du public Adedy, ont rassemblé "de 35 000 à 40 000 personnes", a affirmé une source policière, rapporte l’AFP.

Les deux cortèges se sont dirigés vers le Parlement où se discute un projet de loi pluriannuel 2013-2016 fixant des économies budgétaires à réaliser, de l’ordre de 18 milliards d'euros, dont la moitié sur la seule année 2013. Le vote de cette loi est prévu pour mercredi soir.

A Salonique, deuxième ville du pays, dans le Nord, le PAME et les syndicats ont également manifesté dans le calme dans le centre de la ville, selon une source policière locale, rapporte l’AFP.

Le projet de loi pluriannuel (2013-2016) prévoit un nouveau report du départ de l'âge à la retraite, de 65 à 67 ans ainsi que la suppression des 13e et 14e mois des fonctionnaires.

Le texte porte également sur l'abaissement de certaines prestations sociales, le contrôle de gestion des entreprises publiques, l'organisation du système de santé et la dérégulation du droit du travail.

« Tout ce qui a été gagné à la sueur des combats… »

Le versement de la prochaine tranche d'aide du prêt consenti à la Grèce pour lui éviter la faillite est conditionné par l’adoption de ces dispositions.

"Ces mesures sont comme une épée à double tranchant. D'un côté, il ne faudrait pas qu'elles passent, et de l'autre côté elles doivent absolument passer", dit Yannis Levas, 34 ans, cité par l’AFP.

"Il y a toujours un dilemme pour savoir si nous allons retourner au non à la drachme. Et avec cette excuse nous allons voter les mesures", a-t-il ajouté.

"Je pense que toutes ces mesures vont affecter profondément les Grecs car tout est aboli, les droits du travail et tout ce qui a été gagné à la sueur des combats", ajoute Yiorgos Patras, employé de banque.

Le premier ministre grec, Antonis Samaras, a brandi, dimanche 4 novembre, la menace d'une sortie de l'euro, si le Parlement ne vote pas les mesures de rigueur réclamées par l'UE et le FMI.

C’est la condition pour que le pays "en finisse définitivement et irrévocablement" avec le danger d'un retour à la drachme, a-t-il souligné devant son groupe parlementaire.

"Nous devons sauver le pays de la catastrophe (...) si nous échouons à rester dans l'euro rien n'aura de sens", a-t-il insisté, selon des sources concordantes.