Dans la piscine du Palau Sant Jordi de Barcelone, les Français ont réalisé des exploits, mais ont noté également que certaines lignes d’eau avaient pu bénéficier d’un courant avantageux. (D R)

Championnat du monde de natation : Bilan, polémiques et remous

La France a terminé première nation européenne à l’issue des championnats du monde de natation. Mais la compétition pourrait avoir été faussée à cause d’un système de turbines dans le bassin, relevé notamment par la délégation française. 

Dimanche soir, les nageurs français ont terminé en apothéose les championnats du monde de Barcelone. Deux titres et une médaille d’argent supplémentaires sont venus compléter la moisson tricolore du Palau Sant Jordi.

L’équipe de France est ainsi la seule nation européenne sur le podium des médailles (neuf en tout), derrière les USA et la Chine. 

Camille Lacourt, le pensionnaire du Cercle des Nageurs de Marseille a conquis la médaille d’or en 50m dos, tandis que Jérémy Stravius décrochait la deuxième place. Puis le relais 4 x 100m 4 nages était sacré champion du monde, suite à la disqualification des USA, pour un relais passé trop tôt. 

Dans cette dernière discipline les Marseillais se sont particulièrement distingués, puisqu’ils sont trois membres du CNM sur les quatre relayeurs : Camille Lacourt, Giacomo Perez Dortona, et Fabien Gilot, déjà titré en 4 x 100m nage libre. 

 

Des Marseillais en or

En tout, sur les quatre titres conquis par l’équipe de France, trois concernent des nageurs du CNM. Seule la médaille d’or de Yannick Agnel n’est pas au crédit des nageurs marseillais. En outre, Frédérick Bousquet a obtenu une médaille de bronze en 50m papillon. 

A noter par ailleurs, qu’un poloïste marseillais, Ugo Crousillat, a disputé la finale de water-polo avec le Montenegro, s’inclinant 8-7 face à la Hongrie. Ugo Crousillat, formé au CNM, y a quasiment fait toute sa carrière. L’an passé, il évoluait dans un club montenegrin, et a eu l’opportunité d’acquérir rapidement la nationalité de ce pays. 

Son niveau international lui a alors permis d’intégrer la sélection du Montenegro et d’avoir le privilège de décrocher une médaille d’argent sous les couleurs de son pays d’adoption. Une satisfaction de plus pour le CNM, qui était également représenté dans le staff, avec Romain Barnier et Mathieu Burban. 

Les entraîneurs de l’équipe de France ont d’ailleurs, d’après une information parue sur le site du Monde, émis quelques réserves quant à la fiabilité des performances établies à Barcelone. Les représentants d'autres nations auraient également fait les mêmes constats.

 

Une piscine à remous

Selon eux, des pompes de nettoyage, placées sur les bords du bassin, et actionnées pendant les courses, auraient faussé les temps des nageurs situés aux lignes proches de ces pompes. 

Ces turbines auraient créé un tourbillon qui favorisait les concurrents des lignes d’eau 1, 2 et 3, dans un sens de passage, et des lignes 6, 7 et 8 dans l’autre sens de passage. 

Selon le site du Monde, les comparatifs entre les temps établis dans un sens de passage et dans l’autre, ont de quoi surprendre : près d’une demi-seconde d’écart pour un même nageur entre “l’aller” et “le retour”.

Pour l’un des responsables de la maintenance du bassin, lors des épreuves en “aller-retour”, les nageurs sont “à égalité”. Mais il reconnaît un problème sur le 50m, puisqu’il se court sur une seule longueur. Et il semble que le concurrent qui héritait de la ligne 8 ait pu bénéficier de ces remous avantageux. 

Sur ces distances, lors des huit finales disputées (hommes et femmes), le nageur de la ligne 1 a terminé six fois dernier et deux fois avant-dernier. Tandis que celui de la ligne 8 a terminé quatre fois sur le podium. Un résultat d’autant plus étonnant que cette ligne d’eau est rarement primée, puisqu’elle est attribué au nageur ayant réussi le moins bon temps en demi-finale.

Florent Manaudou (autre membre du CNM, titré en relais 4 x 100m nage libre), pourrait ainsi avoir été désavantagé par ce système de turbines. Parti en ligne 1, sur le 50m nage libre, il a fini dernier de l’épreuve, alors qu’il comptait parmi les favoris et qu’il est le champion olympique en titre de la discipline. 

Les championnats du monde ne sont peut-être pas tout-à-fait terminés, et après la piscine bleue, c’est peut-être sur tapis vert que seront attribuées les dernières médailles.