Les affrontements ont fait 5 morts et de centaines de blessés... (Xinhua)

L’Egypte s’embrase dans la violence avec la bénédiction des Frères musulmans

Les partisans du président égyptien Mohamed Morsi ont violemment attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi 6 décembre les manifestants rassemblés autour du palais présidentiel pour protester contre la dérive autoritaire du chef de l’Etat et le projet de Constitution liberticide. Les affrontements ont fait 5 morts et de centaines de blessés.

A l’heure où ces lignes sont écrites, les correspondants de presse rapportent que l’armée s’est déployée avec des chars autour du palais présidentiel et que les affrontements entre pro et anti-Morsi se poursuivent à coup de cocktail Molotov, de pierres et de bâtons et de barres de fer. Des coups de feu ont été entendus sur les lieux.

Quatre manifestants ont d’ailleurs été tués par balle et l'un après avoir été atteint près du cœur par une décharge de chevrotine, selon l'agence officielle Mena. Le ministère de la santé a indiqué que près de 450 personnes avaient été blessées. Les Frères musulmans disent avoir perdu cinq de leurs partisans.

Des riverains ont dressé des barricades, comme au plus fort de la "révolution du Nil" qui mit fin au règne d'Hosni Moubarak, rapporte l’AFP.

Des affrontements ont aussi eu lieu à l’intérieur du pays. Des opposants à M. Morsi ont incendié des locaux des Frères musulmans à Ismaïliya et Suez.

Un quatrième conseiller du président, Mohammed Esmat Seif Eddawla, a annoncé sa démission en signe de protestation, selon l’AFP.

"Nous sommes prêts au dialogue si le décret constitutionnel est annulé (...) et si le référendum sur la Constitution est reporté", a annoncé Mohamed ElBaradei, qui cordonne l’opposition. Il a accusé Mohamed Morsi et son gouvernement d'être "entièrement responsables" des violences.

Le président Mohamed devrait s'exprimer dans la journée de mercredi, alors que d'autres marches sont annoncées, notamment pour la journée de vendredi, plus que jamais à haut risque.