« Si samedi il est condamné à de la prison, ce sera la prolongation de l'atteinte aux droits de la presse. S'il est condamné à mort, ce sera une ignominie » (Reporter Sans Frontières)  (DR)

Des ONG se mobilisent pour la libération du photojournaliste égyptien Mahmoud Abu Zeid

Il est incarcéré depuis août 2013… Poursuivi pour « meurtre, tentative de meurtre et appartenance à un groupe terroriste ». Le tribunal doit se prononcer sur son sort samedi 8 septembre. Il risque la peine de mort. Le photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, 30 ans, connu sous le pseudonyme de « Shawkan », est en réalité embastillé pour avoir seulement pris des clichés d'une manifestation réprimée dans le sang. Un témoin gênant pour le régime répressif d’Abdel Fattah al-Sissi.

Plusieurs dizaines de militants d'Amnesty et de Reporters sans frontières ont manifesté jeudi 6 septembre devant l'ambassade d'Eypte à Paris pour réclamer sa libération.

Les participants ont brandis des pancartes « Free Shawkan » et déposé devant l'entrée de la représentation deux urnes contenant des messages de soutien au photojournaliste égyptien Ils ont ensuite quitté les lieux à l'arrivée de la police, rapporte l’AFP.

« Ce que nous demandons, c'est sa libération. Ce jeune homme a passé un seizième de sa vie en prison pour avoir fait son travail. Il a obtenu son diplôme en 2012 et a été emprisonné en 2013. Cinq ans de prison pour n'avoir fait que son travail, c'est insupportable », à dénoncé Christophe Deloire, secrétaire général de Reporter sans frontières, cité par l’AFP.

"Une ignominie..."

« Si samedi il est condamné à de la prison, ce sera la prolongation de l'atteinte aux droits de la presse. S'il est condamné à mort, ce sera une ignominie », a-t-il ajouté.

« Les relations économiques et politiques avec l'Égypte passent elles au delà des droits les plus élémentaires ? », s'est interrogée pour sa part la directrice général d'Amnesty International France, Sylvie Brigot-Vilain, appelant le gouvernement français à « passer aux actes » en matière de défense des droits de l'Homme.

« En Égypte, 32 journalistes sont actuellement emprisonnés pour avoir fait leur métier », a précisé Christophe Deloire en rappelant que le pays figure au 161e rang sur 180 au classement mondial 2018 de la liberté de la presse publié par RSF.