Les Pétroleuses subissent une enquête policière suite à une plainte déposée par le patron de l'auto-école montpelliéraine.

Publicité Bouscaren de "la femme à un euro", l'affaire continue !

Après avoir vu sa publicité taxée de « sexiste » par de très nombreux consommateurs, puis retoquée par l'autorité de régulation compétente dans ce secteur d'activité, le Montpelliérain Jean-Louis Bouscaren tente de prendre une revanche par le biais d'une plainte pour "dégradation de bien privé" contre le collectif Les Pétroleuses.

Nouveau rebondissement dans l'affaire de la pub Bouscaren dont le slogan suggérait sans ambages à la jeunesse que grâce à son permis à 1 euro, elle pourrait prendre la bombe assise nonchalamment sur une valise en train de faire du stop !

Ambiguïté  

A l'heure où de plus en plus de prostituées font leur métier avec des bagages et un pouce levé sur certains grands axes routiers, tandis que les viols sont toujours aussi nombreux, la publicité de cette auto-école montpelliéraine avait immédiatement choqué, les réseaux sociaux en étant les premiers témoins. Chose que Médiaterranée avait relevée, avant que plusieurs médias ne s'en fasse l'écho, de Arrêt sur Images à la chaîne de télévision France 3 Languedoc-Roussillon.

Dans la foulée, l'association Osez le féminisme avait saisi, comme d'autres, le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), une institution chargée de dire ce qui est autorisé ou pas en matière de publicité. Laquelle avait tranché le 31 mars dernier en condamnant cette publicité non-conforme à "l'image de la personne humaine" à ne pas être renouvelée, ce qui avait été expréssément signalé à l'Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP).

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Le livre aurait pu se refermer-là et cela aurait été sans nul doute dans le plus grand intérêt de la société Bouscaren et de son agence de communication, Groupe Alternative, toutes deux flirtant dangereusement avec les dangers du « bad buzz ».

Mais non, l'affaire repart de plus belle aujourd'hui ! Parce que suite à une plainte déposée par Jean-Louis Bouscaren, le patron de cette auto-école qui a pignon sur rue à Montpellier et se proclame « numéro 1 des formations à tous les permis de conduire en Languedoc-Roussillon » a décidé de porter plainte contre plusieurs membres du groupe Les Pétroleuses, un collectif informel qui sur Facebook rassemble quelque 700 hommes et femmes autour de la cause du féminisme.

Une plainte peut en cacher une autre

L'objet de cette plainte ? L'opération bon enfant lancée le 21 février en réaction à cette publicité jugée sexiste en collant à visages découverts et sous l’œil d'une caméra amenée pour la circonstance, quelques affiches vantant humoristiquement les mérites du « cerveau » à un « euro ».



Hier, suite à la plainte déposée par Jean-Louis Bouscaren pour « dégradation de bien privé », Barbara Pastre, l’une des fondatrices des Pétroleuses de Montpellier, a été entendue au commissariat de police de la ville. Sébastien Hoebrechts, journaliste du groupe Midi Libre mobilisé sur l'événement, a également été entendu par la police, d'autres auditions risquant fort d'être programmées.

« Envers et contre tout, Jean-Louis Bouscaren persiste et signe en voulant traîner devant la justice les Pétroleuses, dénoncent Les Pétroleuses dans un communiqué de presse signé par Barbara Pastre et Gwenaëlle Guerlavais avant de poursuivre avec ceci :

« Notre groupe réaffirme une nouvelle fois le bien-fondé de son action collective, qui ne serait être imputée à uniquement quelques membres. Nous réaffirmons notre indignation face à cette pub sexiste diffusée par une entreprise qui a une forte responsabilité auprès des jeunes. Enfin, nous dénonçons l’obstination ridicule et l’aveuglement de Jean-Louis Bouscaren qui demande le remboursement de 243€ de nettoyage de ses vitres ».

A suivre !

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